Inira - Gray Painted Garden (2018)


 

Inira - Gray Painted Garden (2018)

Another Side Records

modern metal


Gray Painted Garden, le nouvel album des italiens de Inira est une pure merveille. Nouvel album qui se veut prometteur pour une nouvelle vie du groupe. Oui parce que Inira a été fondé en 2005 et il a sorti son premier album Revolution Has Begun en 2010. Ensuite le groupe a publié son EP Antartide en 2013 et il aura fallu beaucoup de temps avant la sortie de ce Gray Painted Garden. Au debut Inira faisait du death metal, de très bonne facture mais aujourd’hui le groupe change les cartes en table et vire vers le metal moderne. Le changement de formation il y est aussi pour quelque chose vu que du line-up originel il reste seulement les deux membres fondateurs, le chanteur Efis Canu et le bassiste Marco “Cucci” Bernardon à qui ils s’ajoutent le guitariste Daniele “Acido” Bressa (ex. Fireflips, Raintime) et le batteur Gabriele Boz (qui joue aussi en live pour Elvenking).

On pourrait définir Gray Painted Garden comme du post-core mais pas trop, comme du groove metal mais pas trop ou encore comme du goth mais pas trop. Le résultat de ces genres est une musique moderne, metal évidemment, avec plusieurs nuances et vraiment efficace.

Je parle de post core mais pas trop pour plusieurs raisons. D’abord vous prenez un groupe metalcore si on « caricature » une peu on peut dire que le style est donné par deux chanteurs (voix clean et voix grunt), pas de solo, et souvent de break de facile emprise. Inira a un seul chanteur avec une voix puissante et qui ne vais pas dans le chant extrême. Il y a plusieurs solos emprunté à la musique metal et on voit bien l’héritage du death metal du début de la formation transalpine. Et oui il y a des breaks qui lorgnent plutôt aux breaks du thrash metal et qui font donc une transition plus articulée que celle proposée par le « core » tout court.

Je parle de groove puisque si on a en tête la nouvelle mouture d’In Flames (Syrens Charms, Battles) ou de The Hunted, Inira va dans cette direction avec des riffs directs et qui vous rentrent en tête de la première écoute. En même temps la force et l’habilité d’Inira est de proposer des moments très legers et presque pop mais qui sont encadrés par une architecture qui reste solidement metal. Pour preuve il vous suffit d’écouter Oculus Ex Inferi qui est un titre qui résume bien l’album : direct, metal, sombre, avec une voix claire plaisante et des bons riffs et solos. 

Je parle de goth mais pas que. Si on prend la pochette réalisée par Amanda Vallar on trouve qu’elle représente bien l’ambiance du disque. On y voit l’expression de sentiments froids, sombre, colériques mais on aperçoit aussi des petits signes d’espoir qui sont représentés par les fleurs rouges en premier plan. Si les tons dominants sont les gris, deux corbeaux (animaux qui symbolisent le lien avec la mort, car ce sont des psychopompes), un arbre sec et sans feuille, le contraste est donné par ces fleurs rouges au premier plan. Le rouge est la couleur de la vie (le rouge du sang) de la génération et de la régénération est cette symbolique est augmenté par le fait que ce sont des fleurs (dont encore la vie, la génération, la floraison, la régénération). Donc on voit qu’il y a un élément tiré de la musique gothique comme les couleurs froides et la décadence mais Inira va plus loin dans cette démarche.

Si comme moi vous venez plutôt du monde du metal extrême pour mieux rentrer dans cet album je vous conseille de commencer par Oculus Ex Inferi qui comme dit est bien direct et puis par le titre Venezia (Venise). Venezia était déjà présent dans l’EP de 2013 Antartide (et c’est le seul titre rescapé d’ailleurs) et ce titre fait bien le lien entre death et metal moderne. Ici sur Gray Painted Garden, Venezia a été réenregistré et il est vraiment captivant. Ensuite vous pouvez commencer par le début et donc par la titletrack Gray Painted Garden, Discarted et This is War et ainsi de suite. Le trio de début met la barre très haute par un excellent songwriting et attaque frontal. Il faut encore souligner le très bon travail des claviers (qui ne sont pas crédités) qui mettent une ambiance sombre et onirique sur l’album. Ces claviers sont utilisés avec parcimonie et à bon escient et cela donne une profondeur majeure aux chansons.  Pour terminer on vous signale que pour This is War a été réalisé un vidéo que l’on vous met ci de suite. This is War raconte l’histoire d’un enfant qui a grandi sous les bombes et qui une fois grandi combattra lui aussi jusqu’à se retrouver face à son bourreau d’enfance qui a vieilli bien évidemment. L’enfant-adulte finalement graciera l’ancien bourreau.

Inira avec Gray Painted Garden signe un album parfait. Il témoigne du nouveau cours du groupe et se présente comme une vraie réussite sur le fond – pour le mixage, l’artwork, le songwriting et l’exécution du groupe – que sur la forme avec un metal moderne qui prend le mieux du « core », du goth, du groove pour proposer quelque chose d’assez original et accrocheur.
N’hésitez pas à l’écouter et à l’acheter !





metallifer blog


metallifer blog

metallifer blog


metallifer blog

metallifer blog

metallifer blog

metallifer blog




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

[artwork] Behemoth insert The Satanist - troisième partie - le symbole alchimique

[interview] Path Of Desolation (2016)

Obitus - Slaves of the Vast Machine (2017)