4 mars 2016

[interview] High Heeler – Andee Overtone (guitars) et Poison Poser (bass, vocals)



High Heeler – Interview à Andee Overtone (guitars) et Poison Poser (bass, vocals).

 

CC Stiletto (guitars) - Poison Poser (vocals / bass) - Dynamike (drums) - Andee Overtone (guitars)

 



Suite à mon intérêt et mon enthousiasme pour le groupe autrichien High Heeler, j'ai eu  l'occasion et le plaisir d'interviewer le guitariste Andee Overtone et le bassiste / chanteur Poison Poser. Voici de suite une interview très sympathique et je pense très plaisante aussi. Bonne lecture !

- Bonjour à vous et merci de votre disponibilité pour cette interview. High Heeler est un groupe autrichien de heavy metal actif depuis 2000. Pouvez-vous présenter le groupe et ses membres à nos lecteurs ?

Andee Overtone
Andee: Bonjour, et merci pour l'occasion de nous présenter à vos lecteurs. High Heeler est un groupe viennois dédié au Heavy Metal qui s'est formé en 2000. On est tous des amis qui partagent la passion pour le Heavy Metal surtout des années 80!

Poison: Il y a deux « axemen », Andee Overtone et CC Stiletto, parce que les riffs de guitare acérés comme un couteau sont la partie la plus importante de notre musique! Moi, je chante et joue de la basse. Le quartette est complété par Dynamike à la batterie. Selon notre vision, High Heeler est conçu comme une expérience complète, il nous importe non seulement le son, la musique, mais aussi l'image.
Poison Poser
Andee: Moi, je connais CC Stiletto déjà dès ma jeunesse, c'est-à-dire les années 90. A l'époque, on a commencé à acheter les vinyles d'occasion à prix vraiment bas, à aller aux concerts et à jouer de la guitare ensemble dans la cave de la maison de ses parents. C'était aussi là, où le nom du groupe fut inventé. Peu après, Poison Poser, à l’époque camarade d’école de CC et ardent admirateur  de Manowar, s’ajoutait à nos rangs. Au début, On était 5, il y avait un autre chanteur et un autre batteur mais qui se sont retirés presque aussi rapidement qu’ils sont venus. Alors, dès 2003, Poison Poser a  assumé aussi la tâche du chant et Dynamike s’est installé derrière la batterie, et voilà, on a continué comme ça jusqu’à ce jour.


Votre premier album est un « live » sorti en cassette en 2005 et nommé "Plug in the Axe - Live 2005". Déjà sortir une cassette est assez anodin et aussi sortir comme premier album un live est assez originel, pouvez-vous revenir sur cette expérience ?

Poser: Comme tu l‘as bien remarqué, ça s’était fait sans beaucoup de réflexion et sans grand effort. Pendant les premières années du groupe, on ne répétait que irrégulièrement, on se concentrait plutôt à faire la fête et à jouer des concerts. La cassette en fait preuve, c’est authentique à 100 pour cent.   

Andee: A l’époque, on a joué plusieurs concerts toujours avec des éléments visuels, une fois par exemple on a eu 4 filles avec des pistolets sur la scène, une autre fois un bourreau détruisant un Bontempi. Il y avait plusieurs vidéos enregistrées en direct de ces événements et puis aussi la cassette, mais peu après en 2005, nous sommes enfin entrés au studio pour enregistrer la première démo.    
 
- Est-ce que on peut dire que votre carrière ait accélérée depuis la publication de l’Ep 12" Heels en 2011 ? En effet depuis vous avez sorti deux titres sur la compilation Austrian Heavy Metal Alliance en 2015 et votre premier album studio Force and Finesse toujours en 2015.

Poser: Au cours de l’enregistrement de l’EP, qui était notre deuxième effort dans un studio, on a gagné beaucoup en expérience. Il faut considérer que le disque était aussi auto-produit, mais une fois sorti en 2011 en vinyle, il a fait pas mal de buzz un peu partout. Alors, c’était en tout cas un pas en avant pour nous, et ainsi motivés, nous avons lancé le projet d’enregistrer un album. Nous avons pris le temps d‘affiner davantage la production, qui a été réalisée cette fois d'un côté au studio, de l‘autre dans notre salle de répétition. Avec l’album, on s’est certainement rapprochés encore plus à nos idées. Je ne sais pas, si l’on peut appeler tout cela une carrière, mais c’est sûrement la bonne voie.

Andee: La compilation  "Austrian Heavy Metal Alliance" est aussi une bonne chose, et montre d’abord qu‘en Autriche il y a actuellement des groupes très prometteurs: Roadwolf, Wildhunt, Diamond Falcon, Liquid Steel. Dans les années 2000, la scène était très différente, aujourd’hui heureusement il y a à nouveau des jeunes groupes qui jouent du Heavy Metal de la façon que nous apprécions le plus!

V.A. - AUSTRIAN HEAVY METAL ALLIANCE
The Doc's Dungeons 2015, black vinyl, 500 copies

- Je rebondis sur ce que tu dis et en effet il est vrai que la compilation Austrian Heavy Metal Alliance met en valeur la scène autrichienne avec Roadwolf, Wildhunt, Diamond Falcon, Liquid Steel et vous qui êtes tous des jeunes groupes ! Il est vrai qu’il a une certaine fraicheur et effervescence dans ton pays ! En plus je me suis amusé à faire un petit calcul, grâce aux chiffres du site metal-archives.com, et on voit qu’en Autriche il y a un groupe de metal tous les 8.000 habitants. C’est pas mal si l’on pense que pour la France on est à 1 groupe de metal tous les 15.000 habitants et pour l’Italie on est à 1 groupe tous les 10.000 habitants. Est-ce que vous trouvez vous aussi qu’il a une scène qui se développe avec tout ce qui va avec, notamment presse / webzine / blogs, salles de concert, labels, fans ?

Andee: Alors, c’est une question difficile, parce que je crois qu'il y a plusieurs scènes qui sont parfois très diverses, ou mieux plusieurs personnes avec des motivations différents. En tout cas, tout se déroule purement dans l'underground. La presse métal n’existe pas en Autriche, on lit les magazines allemands. Sur internet, il y a quelques webzines qui mettent bien l‘emphase sur certains genres ou groupes, mais qui ignorent complètement les autres. Il y a des petits festivals mais qui se concentrent  sur le métal plus extrême. Heureusement, on a des fans dévoués au moins à Vienne, mais on peut généralement dire que c’est vraiment beaucoup de monde, quand 200 personnes assistent à un concert underground. En bref, oui, la scène metal bouge en Autriche, mais ce mouvement est très incohérent et ne marche pas à l’unisson. Finalement, c'était nous, emmerdés de cette situation, qui avons fondé la « Austrian Heavy Metal Alliance » pour concentrer l’attention sur le Heavy Metal autrichien.

Poser: Les années 2000, quand on a commencé avec High Heeler, toute la scène autrichienne était dominée par ce qui était à la mode, dans les années '90 c’était par exemple du « death » ou « black », puis du « nu-metal » ou « core ». Le Heavy Metal classique était presque oublié, il n’y avait plus de groupes, et il semblait aussi que personne ne s’y intéresse plus. Aujourd'hui ça a changé, peut-être comme les temps ont changés, c'est en vogue de cultiver la nostalgie, et par conséquent les jeunes groupes s'orientent vers un genre du métal passé. Donc, pour nous qui aimions toujours le Heavy Metal des années '80, la situation s'est améliorée définitivement.

-Est-ce que en Autriche dans la scène metal il y a une aide, un soutien entre groupes ? Je dis ceci puisque je connais un peu la scène française et italienne et c’est différent. En France les groupes metal arrivent à organiser des tours ensemble et il y a un gros soutien par exemple entre la scène hardcore et la scène deathcore. En Italie au contraire les groupes font tout chacun de son côté et dès qu’un groupe a du succès à l’étranger comme c’est le cas de Rhapsody of Fire ou de Vision Divine, dans les forums on les traite de « vendus ». C’est sympathique, n’est-ce pas ?

Poser: C’est exactement notre but avec la « Austrian Heavy Metal Alliance », on s’entraide par exemple en organisant des concerts. Nous essayons de  joindre nos efforts au lieu de nous comporter comme des gamins à la maternelle. C’est aussi la voie qui conduit à plus de succès que de toujours entrer en concurrence avec les autres groupes et de les diffamer. En même temps, la musique est une chose très personnelle pour moi. Quand je gagne l’impression qu‘un autre groupe ne nous prend pas au sérieux, ils peuvent, pour le dire avec modération, aller se faire foutre ! Il en est de même pour tous ces journalistes ambitieux, qui expriment leur opinion sur tout sans en avoir aucune idée. Parmi une scène il y a toujours des groupes plus ou moins sympathiques, plus ou moins douées. Rien n’est pire que ceux qui aiment n’importe quoi, donc je préfère la critique approfondie à l’éloge de quelqu’un qui pense que AC/DC soit une groupe de Heavy Metal ! Alors, bien sûr, on peut formuler une critique justifié. Pour les forums du métal, je m’en fous, je ne sais pas ce qui se passe là-dedans. Donc, c’est aussi difficile de deviner ce qui se passe dans les autres scènes en Autriche, ma position de principe, c’est toujours : Si un bon groupe a du succès, c’est formidable, si un mauvais groupe a du succès, c’est irritant ! Mais ça vaut  bien pour l’Autriche comme pour les autre pays.

"Medea, fleeing from the Temple of Hera" by Poison Poser. Acrylic paint on wood, 60x60cm.

-Je trouve aussi que votre passion pour le heavy metal des années ’80 on la retrouve dans le choix et dans le soin que vous apportez à vos albums en vinyle. Est-ce vrai ?

Andee: On pourrait déjà le soupçonner en jetant un coup d’œil à ma collection de disques, la plupart de mes vinyles est sortie dans les années '80. Je pense que cette époque constitue le début et le sommet du genre en même temps. Il y avait les meilleurs groupes, les albums les plus originaux, le son le plus affiné, les costumes les plus élaborés! Le génie innovateur de l'époque a mené les genres déjà persistants à leur apogée et elle a encore créé du nouveau qui persiste jusqu'à ce jour. C'était un véritable age d'or, donc pour nous, c'est naturel de nous en inspirer.

-Si on regarde votre nom, High Heeler, vos titres, vos photos promotionnelles et vos pochettes on trouve que la séduction est un sujet qui vous passionne. Est-ce que vous pouvez en dire un peu plus ?

Poser: C’est une question très intéressante. Je pense qu‘une certaine séduction s’applique à tout ce que l’on fait par conviction ou dans ce que l’on fait par plaisir. On ne l‘éprouverait pas, si ce n´était grâce à la séduction. Or, une chose très séduisante pour moi, ça serait du bon Heavy Metal. D’un côté je me perds complètement dans cette musique, de l’autre elle me transmet de l’énergie et m’inspire. La musique me force à augmenter le volume, au head banging, à suer et elle me met en extase – il ne faut que se rappeler le dernier concert qui était vraiment bon ! En ce qui concerne les paroles, nous ne traitons pas des « donjons et dragons », mais plutôt de la vie réelle, c’est-à-dire des personnes, des relations ou généralement de l’attitude envers la vie qui présente souvent ses côtés tragiques ou difficiles - « Love is a dangerous game » comme l‘ont déjà remarqué nos compatriotes de Stormwave !

Andee: À propos de « dangerous », le danger est peut-être aussi un aspect séduisant du Heavy Metal. Le nom du groupe, High Heeler, en fait référence aussi, parce que des talons hauts sont d’un côté une chose très séduisante, mais ils posent aussi un très grand danger. On peut utiliser un talon aiguille comme arme, ou se casser la cheville ! Le nom joue avec tout ça, mais il implique aussi quelque chose du plus haut, de toucher aux étoiles. Voici, la séduction partout.

Ascending High, Cover art by Poison Poser for the album "Force and Finesse" by Heavy Metal band HIGH HEELER, oil on canvas, 1m X 1m, 2013-2014



- Je souhaite faire mes compliments à Poison Poser pour ses pochettes qui sont très belles et aussi énormes vu que la pochette de 'Medea' fait 60cm X 60cm et celle de' Ascending High' fait 1m X 1m !!!!! Poison, tu joues la basse, tu chantes et tu dessines, de combien d'autres talents disposes-tu?

Poser: Merci, je suis heureux que les pochettes te plaisent. J’avoue donc que je ne dispose pas de talent excessive comme peintre et qu‘il m’a pris énormément de temps pour compléter ces deux tableaux, mais quand même je suis très ravi du résultat. Il me semble que pour beaucoup de gens « l’emballage » de la musique soit une chose plutôt marginale. Pour moi cependant, l’image fait partie intégrale de l‘œuvre artistique, et c’est pour cela que j‘y accorde autant de l’importance qu’à la musique même. En général, je maintiens un peu l’attitude punk, c’est-à-dire de l‘autonomisation – si l‘on veut réussir à faire quelque chose, il faut juste l‘essayer. Alors, pour moi il n’est pas tellement question de talent, mais plutôt de volonté. Peut-être que je ne serais jamais capable de chanter comme Rob Halford, mais je m’efforce de faire tout mon possible. En outre, même le manque de talent a parfois mené à des résultats très plaisants – il ne faut que considérer par exemple la pochette originale de « Night on Bröcken » ou des chefs-d’œuvre pareils, qui objectivement ne tiennent pas bon face à l‘exigence de qualité. Malgré tout (ou plutôt à cause de cela),  il y a beaucoup de gens qui les adorent.    

- J'ai vu que les textes sont écrit par Poison, et que The Fifht Season, Au Revoir, Axe In Hand, Metal Obsession sont écrit par toi Poser et par toi Andee. Comment vous fonctionnez? Comment cherchez-vous l'inspiration?

Poser: L’inspiration vient et elle s’en va. Parfois, ça va vite, parfois ça prend des mois. En général, nous ne commençons pas à écrire les textes avant que la partie instrumentale d’une chanson soit assez claire. Bien sûr, la tonalité du texte doit correspondre avec celle de la musique. Parfois j’écris seulement ou avec Andee, ça diffère selon nos intérêts et bien sûr notre inspiration. Pourtant, ce processus est assez compliqué, parce que parallèlement il faut aussi que je compose les mélodies vocales. Le meilleur texte ne vaut rien, si je n’arrive pas à le chanter.

Andee: Moi, d'une part bien sûr, j'adore les clichés du heavy metal - que les épées se croisent et que la sorcière brûle sur le bûcher ! J'aime aussi puiser dans le fonds de la littérature ou de la mythologie et d'y extraire des sujets ou des personnages fascinants. De l'autre, cependant, je m’exerce à contempler la vie réelle et à y réfléchir. Or, un texte réussi pour moi, ça serait, quand j'arrive à décrire une facette de la vie, soit un circonstance, soit la nature d'un sentiment ou d’une attitude. En bref, il m’intéresse aussi de rendre compte de la condition humaine dans mes textes, mais en utilisant un peu les métaphores et le lexique du métal.   

- La partie de composition musicale est soignée par Stiletto en particulier et puis par le groupe en général. Comment fonctionnez-vous? J'ai le sentiment que High Heeler est un groupe à part entière où chaque membre est heureux de ce qu'il fait et que chacun a envie de travailler et de jouer ensemble. Qu'en pensez-vous?

Poser: En fait, c’est comme ça. CC Stiletto nous procure des riffs infernaux et puis nous les transformons en morceaux complets dans notre salle de répétition. On travaille sur nos chansons jusqu’à ce que tous les membres du groupe soient satisfaits du résultat. Parfois, ça nous prend même une année pour tout faire, mais c’est comme du bon vin qui mûrit avec l’âge. Il nous faut répéter les morceaux plusieurs fois pour voir si l’arrangement est assez harmonieux. 

- Votre camarade le guitariste Benedikt Klinkan a joué un solo sur le titre Axe in Hand. Comment s'est passée cette collaboration?

Andee: On a fait la connaissance de Benedikt lors d’un concert de son groupe « Horse Skeleton ». Le groupe a malheureusement arrêté de jouer quelque temps après, mais depuis nous sommes restés en contact avec lui et devenus amis. Nous avons bien retenu son talent comme guitariste - il est capable de jouer des soli vraiment mémorables! Or, quand nous avons lancé l’enregistrement de l’album, on a eu bien vite l’idée de l’inviter à y contribuer. Il a accepté et bon, la suite s’écoute sur l‘album. Il est venu dans notre salle de répétitions, et une fois la guitare en main, nous pensions qu’il se réchauffait, mais le solo était déjà enregistré !   

- J'ai quelques questions sur les textes. Si certains titres sont plus faciles à comprendre comme par exemple Metal Obsession qui parle de vous sur scène et des vos fans ou encore Iron Torpedo qui fait penser au Nautilus du capitaine Nemo, j'ai quelques difficultés avec Enigma et Axe in Hand. pouvez-vous nous décrire les paroles de ces chansons?

Hundra est l'une des sources du titre Axe in Hand
Poser: C’est intentionnel : nous écrivons des textes qui se prêtent à multiples interprétations. C’est une approche un peu poétique, mais on préfère donner la liberté à chacun de combiner les impressions dans sa propre imagination. Cependant, en ce qui concerne les deux morceaux que tu as mentionné plus haut, je me suis inspiré à des sujets plus concrets. Enigma s’appuie sur le film « Black Swan », c’est l’histoire d‘une ballerine qui cherche la perfection. Il lui faut d’abord de se laisser tomber et puis d‘assumer complètement son rôle, pour enfin arriver à ce but de ne faire qu’un avec l’art. Je trouve que c’est une belle métaphore qui a peut-être de l‘importance aussi dans autres domaines de la vie. Pour « Axe in Hand », il n’existait d’abord que le titre ( que je trouve d’ailleurs très bien réussi à cause de son ambiguïté  ). Puis, je l’ai entremêlé avec l’histoire extraordinaire de « Hundra ». C‘est une série B italo-espagnole des années 80 qui traite les aventures de sa héroïne, une reine guerrière du même nom. Sa tribu amazone est massacrée complètement par des barbares, et c’est elle qui reste la seule survivante. Alors, elle doit se battre pour survivre dans le désert, toujours à la recherche d’un partenaire adéquat pour se procréer afin d’assurer la pérennité de sa tribu. Une très belle histoire !

-  Dans le titre "kalaschnikov" qui figure sur la compilation "austrian heavy metal alliance" il y a les mots 'force and finesse' qui apparaissent sur le refrain. Ces mots sont le titre de votre album studio, alors je me demande, est-ce que ce titre devait-il figurer sur l'album ou ces mots là vous ont donné l'idée du titre de l'album?

Poser: Non, le morceau n’était pas destiné à figurer sur l’album. Nous ne l’avons enregistré qu’après que tous les autres titres de « Force and Finesse » étaient achevés. J’ai révisé alors aussi le texte, puisqu‘au niveau lyrique ce titre, datant de plus de 12 ans déjà, ne me satisfaisait plus. C’était au cours de cette révision que j’ai inséré la phrase « Force et Finesse ». Enfin, elle nous plaisait tellement, que nous l’avons retenue aussi comme titre possible pour l’album, et vraiment « Force et Finesse » l’a emporté finalement sur « Noblesse oblige » !

Andee: Il faut aussi dire que nous aimons bien l’idée de créer une sorte de cohérence de l’œuvre en retenant quelques éléments. Il ne s’agit pas de faire un album-concept, mais parfois il y a des phrases ou des symboles qui réapparaissent plus tard comme par exemple les mots « Force and Finesse », ou aussi la phrase « Raise up your Sword » dans le titre « Power to the Chord » qui figure sur notre démo, dont l’épée se trouve ainsi sur l’étiquette de l‘album, ou sur la pochette de « Force and Finesse », où l'on peut voir une constellation d’étoiles qui ressemble au « H » de notre logo. Moi, j’adore les groupes qui ont caché de tels détails sur les pochettes de leurs albums ou dans les textes de leurs morceaux. 

- J'adore les chansons qui parlent desfigures mythologiques et je pense que votre titre 'Medea' est vraiment superbe. Est-ce que vous pensez de faire encore des titres de ce genre?

Andee: Merci, et oui, bien sûr ! Comme j'ai déjà dit plus haut, j'aime m'inspirer à la littérature et à la mythologie. En ce qui concerne la Médée, moi aussi, j’adore ce mythe qui traite le trajet des Argonautes et puis le sort tragique de cette sorcière bannie . En fait, comme on pourrait supposer, nous éprouvons une prédilection pour les femmes fortes. Cela devient évident, quand on regarde les pochettes de nos disques et peut-être aussi le nom du groupe fait un peu référence à un tel aspect. Je peux alors annoncer qu’il y aura une continuation et même que l‘on a déjà presque fini un nouveau titre qui s’appellera « Ophelia » . Elle aussi, c’est une femme de courage très passionnée !

Arthur Hughes (1832–1915) - Ophelia (1852), oil on canvas 68.7 × 123.8 cm, Manchester Art Gallery.

- Je vous remercie énormément de cette interview, du temps que vous m'avez consacré et de votre disponibilité et gentillesse. Je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs...

Poser: Merci de nous avoir donné l’opportunité d’expliquer notre point de vue. Si vous aimez notre musique, procurez-vous l’album. Sinon, on ne changera rien et on continuera quand même ! Au revoir !

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