19 janv. 2016

Australasia – Notturno (2015)


Australasia – Notturno (Apocalyptic Witchcraft Recordings, 2015)


Australasia est une one man band active depuis 2012 et formée par l’artiste italien Gian Spalluto. Australasia a sorti l’Ep Sin4n4tra en 2012, il a sorti son premier album Vertebra en 2013 via Immortal Frost Productions. En 2014 il sort le single et cover Twin Peaks Theme comme hommage à Angelo Badalamenti pour arriver ensuite à la réalisation du deuxième album Notturno en 2015 via Apocalyptic Witchcraft.

Le terme Notturno est un mot italien, un adjectif, qui indique quelque chose qui se réfère à la nuit. Musicalement on trouve aussi le mot Notturno dans la musique classique et il indique une composition musicale inspirée par la nuit et de plus une composition faite en plusieurs mouvements mais qui a toujours une harmonie de fond. C’est précisément le cas de ce qui se passe avec l’album Notturno. Nous partons dans un voyage au bout de la nuit où la nature reprends se droits et elle n’est pas affecté par les effets de l’homme. On peut alors interpréter les titres comme la même facette du même voyage qui se veut tour à tour sombre mais pas triste, solitaire mais pas nihiliste. Les papillons de nuit dansent dans l’obscurité et on aperçoit un ciel étoilé.

Musicalement Australasia fait du post-rock avec une matrice shoegaze et des grosses guitares metal. On peut définir ce style aussi comme du blackgaze. L’album est instrumental sauf le titre Invisibile qui n’est pas chanté. C'est-à-dire il n’y a pas de mots mais des vocalises qui sont réalisés par la chanteuse Mina Carlucci qui fait partie du groupe italien de jazz / folk Vostok. On pourrait interpréter cette voix féminine comme celle de la Nature qui pendant la nuit berce ses créatures.

Musicalement on ressent beaucoup d’émotions et en particulier on peut plonger dans la douleur avec les titres Kern et Amnesia ou se bercer dans l’espoir avec Invisibile et Creature. De plus le dernier titre Notturno joué seulement au piano est très intense, sobre, à la fois mélancolique et porteur d’espoir.

Il y a un fil qui lie tous les titres qui se suivent sans se ressembler mais qui en même temps ont un lien si fort que l’on pourrait définir l’album comme composé par une unique chanson ou symphonie déclinée en plusieurs mouvements.

Gian Spalluto est très habile car il multiplie les couches musicales, les guitares saturées et emploi le trémolo du black metal pour multiplier un ressenti de clair de lune. Il y a beaucoup de tensions et de passages discordants qui vont se résorber souvent dans des harmonies qui multiplient les ambiances. On ressent une certaine forme d’épique pendant toute l’écoute de l’album et si on devait résumer ce Notturno par un mot, ce serait « équilibre ».

Bref avec Notturno, Australasia signe un sans-fautes.

Score 9/10













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire