Australasia – Notturno (Apocalyptic Witchcraft Recordings, 2015)
Australasia est une one man band active depuis 2012 et formée par l’artiste
italien Gian Spalluto. Australasia a
sorti l’Ep Sin4n4tra en 2012, il a sorti son premier album Vertebra en 2013 via
Immortal Frost Productions. En 2014 il sort le single et cover Twin Peaks Theme
comme hommage à Angelo Badalamenti pour arriver ensuite à la réalisation du
deuxième album Notturno en 2015 via Apocalyptic Witchcraft.
Le terme Notturno est un mot italien, un adjectif, qui indique quelque
chose qui se réfère à la nuit. Musicalement on trouve aussi le mot Notturno
dans la musique classique et il indique une composition musicale inspirée par
la nuit et de plus une composition faite en plusieurs mouvements mais qui a
toujours une harmonie de fond. C’est précisément le cas de ce qui se passe avec
l’album Notturno. Nous partons dans un voyage au bout de la nuit où la nature
reprends se droits et elle n’est pas affecté par les effets de l’homme. On peut
alors interpréter les titres comme la même facette du même voyage qui se veut
tour à tour sombre mais pas triste, solitaire mais pas nihiliste. Les papillons
de nuit dansent dans l’obscurité et on aperçoit un ciel étoilé.
Musicalement Australasia fait du post-rock avec une matrice shoegaze
et des grosses guitares metal. On peut définir ce style aussi comme du
blackgaze. L’album est instrumental sauf le titre Invisibile qui n’est pas
chanté. C'est-à-dire il n’y a pas de mots mais des vocalises qui sont réalisés
par la chanteuse Mina Carlucci qui fait partie du groupe italien de jazz / folk
Vostok. On pourrait interpréter cette voix féminine comme celle de la Nature
qui pendant la nuit berce ses créatures.
Musicalement on ressent beaucoup d’émotions et en particulier on peut
plonger dans la douleur avec les titres Kern et Amnesia ou se bercer dans l’espoir
avec Invisibile et Creature. De plus le dernier titre Notturno joué seulement au
piano est très intense, sobre, à la fois mélancolique et porteur d’espoir.
Il y a un fil qui lie tous les titres qui se suivent sans se
ressembler mais qui en même temps ont un lien si fort que l’on pourrait définir
l’album comme composé par une unique chanson ou symphonie déclinée en plusieurs
mouvements.
Gian Spalluto est très habile car il multiplie les couches musicales,
les guitares saturées et emploi le trémolo du black metal pour multiplier un
ressenti de clair de lune. Il y a beaucoup de tensions et de passages
discordants qui vont se résorber souvent dans des harmonies qui multiplient les
ambiances. On ressent une certaine forme d’épique pendant toute l’écoute de l’album
et si on devait résumer ce Notturno par un mot, ce serait « équilibre ».
Bref avec Notturno, Australasia signe un sans-fautes.
Score 9/10
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