Metallifer Blog : Unisonic - Unisonic (2012)

Après l’Ep Ignition (qui était fort sympathique) il y avait beaucoup d’attente pour cet album qui réunit Michael Kiske à la voix et Kai Hansen à la guitare entre autre. D’abord il est intéressant de noter que si on met l’Ep et l’album coté à coté le jeu de couleurs est saisissant : le rouge du feu d’Ignition et le bleu du ciel de Unisonic rappellent la force de ces deux éléments. Ensuite le symbole de Unisonic est aussi curieux; on a un U sous forme de la lettre grecque PSY stylisé Ψ qui est aussi le symbole de la planète Neptune. La planète que l’on voit sur la pochette est bien la terre (la planète bleu) même s’il est vrai que Neptune vue du télescope apparaît aussi bleu. Ensuite si on regarde de plus prés on trouve au centre de l’image un woofer qui vibre tellement fort à tel point qu’il fait sauter les vis de serrage. Le message est évident : Unisonic (groupe au SON UNIQUE, son étymologie) fait tellement fort qui est au centre du monde et le fait sauter.

Le soin apporté aux gimmicks metal va plus loin : Unisonic est un album éponyme (comme dans la plus pur tradition, par exemple Iron Maiden ou Black Sabbath), Unisonic est aussi le nom d’un des titres de l’album et en quelque sorte le « manifesto » du groupe. Unisonic a aussi une mascotte (tel Eddie ou Set Abominae) même si ce n'est pas vraiment un personnage mais plutôt cet U qui est omniprésent (artwork, retro du cd et chaque page du livret).

Mais est-ce que tout ceci (en quelque sorte tout ce marketing) est gage de bonne musique ? Une fois le cd dans le lecteur et après plusieurs écoutes le bilan est vraiment mitigé. D’abord ceux qui s’attendent un retour style Keeper Of The Seven Keys seront déçus. Unisonic ne fait pas de power. Unisonic fait du hard rock. Sympathique. Bien ficelé. Pour l’originalité il faudra repasser. Les vrais bons morceaux, ceux qui restent en tête après les écoutes, ceux que l’on peut fredonner et que l’on a envie de réécouter ne sont pas légion. Unisonic, Never Change Me, My Sanctuary, Renegade, King Of The Day, Souls Alive. Mais certains de ces morceaux étaient sur l’Ep aussi.

En effet la question qui fâche est la suivante : est-ce que cet album sorti par d’autres que Kiske – Hansen aurait eu le même écho ? Unisonic fait ce que fait le groupe Place Vendome. Pas étonnant puisque trois membres d’Unisonic jouent ou ont joué dans Place Vendome, Kiske (voix), Dennis Ward (bass), Kosta Zafiriou (batterie). Le titre de Place Vendome, Take To Me, pourrait bien figurer sur Unisonic et inversement, n’importe quel titre d’Unisonic pourrait figurer sur le dernier album de Place Vendome Thunder In The Distance. De plus Dennis Ward est le producteur des deux groupes et cette donnée est gage d'une certaine uniformité entre les deux groupes.

La voix de Kiske est toujours un plaisir à entendre même si elle se module beaucoup et souvent dans le vibrato chose à laquelle les anciens fans n’ont pas l’habitude.

Bref on a envie d’aller contre courant par rapport aux louanges tissées lors de la sortie de cet album puisque avec pas mal de recul cet album est bon sans être enthousiasmant. Unisonic a été réalisé avec beaucoup de métier mais sans âme. Du coup l’Ep est beaucoup plus frais par rapport à l’album puisque il recèle trois bons titres et le versions live de I Want Out. Mais les promesses de l’Ep ne sont pas vraiment tenues.

Même l’ajout de Kai Hansen ne sauve pas vraiment l’album puisque on aurait pu s’attendre à des riffs ou des soli plus « power oriented » mais Kai s’adapte au style hard rock du groupe et le mélange power hard rock que l'on pouvait s'imaginer n'est pas au rendez-vous. Même la ballade finale No One Ever Sees Me est sympathique mais rien de plus. Faite avec métier mais sans âme encore une fois. Par contre si on cherche un cd à écouter en voiture sur de longs trajets (tout seul ou en famille) Unisonic remplit cette tâche avec brio !

Sore 7/10