Arkana Code – Brutal Conflict (2017)
Metal Scrap Records
Arkana Code est un groupe de death metal italien qui a sorti une première démo nommée Galleries of Absurde en 2010 et qui a subi un profond changement de line-up à partir de 2014. Tous les membres ont changé et le seul rescapé du début est le guitariste Paolo Ponzi. Partant donc sur ces nouvelles bases le groupe nous présente aujourd’hui son premier album Brutal Conflict sorti via le label Metal Scrap Records.
La formation est composée par Paolo Ponzi (Guitars), David Folchitto (Drums), Francesco Torresi (Vocals), Giusy Bettei (Bass), Luca Natarella (Guitars). On remarquera que tous (sauf Luca Natarella) évoluent aussi dans d’autres formations très underground et qu’à la basse il y a une fille (enfin des femmes dans le metal).
Après une intro « atmosphérique » on commence très fort avec Violent Human Corruption : du death metal gras qui tâche. Guitares acérées, voix grunt bien graisse, une basse qui soutient le tout de très belle manière et un super drumming de David Folchitto. David Folchitto est bien connu dans le milieu extrême puisque c’est le batteur de plusieurs groupes dont il faut citer Stormlord, Tular, Kaledon et aussi Novembre (sur l’excellent URSA).
Si le death metal s’attaque depuis ses origines surtout à la déchéance du monde, à ses excès et aberrations, Arkana Code fait la même chose mais en ratissant plus large. Aux niveaux des textes on peut dire que le groupe s’attaque au mal que les hommes font aux monde (Violent Human Corruption), aux délires du mondes psychique / psychologique (les autres textes) et au monde « invisible » et « autre » comme dans Astral Illusion. Donc l’album Brutal Conflict exprime un conflit brutal qui va chercher dans l’extérieur et à l’intérieure de chaque homme. Il faut saluer cet effort du songwriting qui n’est pas banal et qui va souvent dans le deuxième degré tellement on peut interpréter les lyrics.
Musicalement on peut penser à des groupes comme Death (première période), Cannibal Corpse, Napalm Death. Que du bon donc. Il y a une composante technique pas négligeable qui se montre par des riffs intriqués, des changements de temps fréquents, et une recherche pour avoir des arrangements pas linéaires, qui ne privilégient pas le côté direct. Il y a aussi des passages plus « mélodiques » mais il ne faut penser à des moments mélodiques, non, il s’agit plutôt de touches, de parenthèses qui permettent de « souffler » pendant une demi-seconde avant de plonger tête baissée dans l’Armageddon sonore.
On ne va pas faire de track-by-track, chose qui va se relever rébarbative. Par contre je veux bien signaler des titres qui sont très (très) bon. D’abord Dismember the Control qui résume à la perfection tout ce que l’on vient de dire (de la complexité des riffs, des touches mélodiques, du grunt caverneux, changements de tempi, très bonne prestation du groupe). On remarquera aussi des soli bien sentis, incisifs et percutants et posés à plusieurs moments du titre. L’autre titre est Psychiatric Kingdom dont le groupe en a fait une vidéo. La vidéo a été tournée dans l’ancien hôpital psychiatrique de la ville de L’Aquila (Italie) où tout l’attirail médical a été oublié, une fois l’hôpital fermé. Le protagoniste essai de s’enfuir et il est poursuivi par un médecin. Il s’agit d’une métaphore, celle de l’homme (esclave de la société moderne) qui essaie de fuir les pouvoirs qui contrôlent la masse. Deuxièmement il s’agit d’une critique en creux d’une société qui fuit le divers (le fou) et l’emprisonne dans des structures qui sont des prisons. En effet les fous, qui étaient relégués et confinés dans des hôpitaux dédiés, étaient privés de toute dignité. On ne les soignait pas, on les mettait à l’écart comme si le fait de ne pas les voir suffisait à résoudre « le problème ». Voici le double message qu’Arkana Code essaie de faire passer dans sa vidéo.
Et encore Astral Illusion est un très bon titre où on voit bien l’étendue de la voix de Francesco Torresi qui passe souvent du grunt au scream avec aisance. Morceau technique un peu en mid-tempo par rapport aux autres et avec des échos « musicaux » à la Morbid Angel de Covenant.
Pour terminer on peut dire qu’Arkana Code avec Brutal Conflict signe un premier album réussi et abouti. Les textes sont bien écrits et passionnants, la prestation du groupe est solide. Il est vrai que le groupe ne révolutionne pas le genre du death metal mais il sort un très bon album qui tient la distance et qui s’avère riche, cohérent et solide. Une écouté est plus que conseillé et pourquoi pas, un achat aussi !
Score 9/10
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Arkana Code – Brutal Conflict (2017) / logo by Keith Black / graphics and artwork by Mattia Cingolani |
Arkana Code – Brutal Conflict (2017) / booklet |
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