Enquête sur le satanisme et le heavy metal
Bonjour à tous et
bienvenu. Je vais vous présenter une enquête que j’ai menée sur les liens entre
satanisme et heavy metal. Une sorte d'état de lieux avec des éléments à charge et à décharge. Puisque c’est un article
un peu long, voici le plan :
Plan du texte :
Eléments
à charge :
Journaux
Guide de la MIVILUDES (Mission interministérielle
de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)
Analyse
Eléments
à décharge
Essai de science humaine
Etudes universitaires
Analyse
Conclusion
nota bene : je ne suis pas sociologue ou scientifique. Je présente des textes, j'en donne les sources, et je les interprète par le biais de mes connaissances. Si vous avez d'autres sources, d'autres avis, des critiques, vous pouvez évidemment réagir dans les commentaires.
INTRO
Comme un serpent qui se
mord la queue il y a un leitmotiv qui veut que le fan de (black) metal
soit forcément sataniste et d’extrême
droite. Ou encore que le metal soit dangereux. Procédons avec ordre [rigueur et discipline] et allons voir dans
une première partie les éléments à charge et dans une deuxième, les éléments à
décharge de cette affirmation.
A charge :
1. Libération.fr (2005)
Dans l’article Le satanisme, marchepied de l'extrême droite
d’Elsa EVRARD publié le 23 mars 2005 sur Liberation.fr on
peut lire : « Dans
son rapport, la Miviludes s'attarde sur un phénomène sectaire nouveau par
l'importance de sa diffusion : le satanisme en relation avec les mouvements
d'extrême droite. A l'image des récentes profanations de cimetières qui se sont
échelonnées sur les six derniers mois. Certaines profanations ont comporté, en
effet, des symboles à la fois nazis et satanistes. […]Paul Ariès, qui vient de
publier « Satanisme et vampirisme, le livre noir » [résume] un
voyage de plusieurs années dans les milieux satanistes, [et] explique que les
idées satanistes apparaissent comme un véritable vivier pour l'extrême droite.
[…] A titre d'exemple, Ariès cite l'Ordre des 9 angles qui organisent
des messes noires avec, sur l'autel, l'ouvrage Mein Kampf, écrit par Hitler. La
religion est utilisée par les groupuscules d'extrême droite pour masquer leurs
idées. «Un jeune ne peut se dire néonazi mais il est bien vu de se dire sataniste».
Selon Paul Ariès, il existe deux profils types de satanistes parmi les jeunes
qu'il faut distinguer des gothiques, même si le gothisme est une porte d'entrée
privilégiée vers le satanisme : il y a l'adepte de base, souvent un jeune
paumé, sans prise sur sa vie ou celle des autres et qui trouve une «béquille
identitaire» dans le satanisme en souffrant et faisant souffrir les autres.
Plus minoritaire, on trouve aussi l'étudiant d'un certain niveau intellectuel,
qui remet en question l'éducation qu'il a reçue et voit dans le satanisme un
moyen de provocation. En tout cas, pour Paul Ariès, il n'y a aucun doute : «Le
développement du satanisme et son rapprochement avec l'extrême droite sont liés
à la crise des valeurs». Et de s'inquiéter de l'attitude des pouvoirs publics
qui «pêchent dans leur approche du phénomène, car elles ne se donnent pas les
moyens de le combattre». […] Il a été en partie entendu. Car pour la Miviludes,
il y a urgence à intervenir : ainsi les parents se doivent d'être vigilants, car
si un look gothique de leur enfant ne signifie pas danger, il ne faut pas pour
autant «nécessairement tout admettre dans ce domaine, car cette attirance pour
certaines pratiques peut être une voie dangereuse pour les plus fragiles». Les
dérives vers des mouvements néonazis sont possibles. La Miviludes dénonce
l'accès facile par l'Internet aux sites satanistes, puis par divers liens vers
des sites néonazis. «Les groupuscules d'extrême droite exploitent le goût de
certains jeunes pour les références nordiques, viriles, pour les attirer dans
une mouvance politique d'extrême droite», note la Miviludes. Enfin, la musique
est un moyen d'accès privilégié. Au-delà du très populaire Marylin Manson,
ancien membre de l'Eglise de Satan, le vrai danger, selon la Miviludes, semble
résider dans le «Black Metal» scandinave où la musique est utilisée pour
professer de véritables idées néonazies, comme on l'entend dans les groupes
Enduras, Allerseelen, Scivias, ou Blood Axis ».
Cet article permet
plusieurs réfections. D’abord on n’a pas trouvé le rapport de la Miviludes dont
l’article parle. Et pourtant on a lu tous les rapports publiés (de 2003 à
2015). Admettons quand même la véridicité de ce rapport cité (même s’il n’y a
pas de date, ni de lien internet sur l’article de Libération). On admet qu’il y
ait une relation entre satanisme et extrême droite parce que dans « Certaines profanations ont comporté, en
effet, des symboles à la fois nazis et satanistes ». On cite alors – pour prouver le lien entre
satanisme et extrême droite : « l'Ordre des 9 angles qui
organisent des messes noires avec, sur l'autel, l'ouvrage Mein Kampf, écrit par
Hitler ». Il aurait été, peut-être, pertinent d’en dire un peu plus sur
cet Ordre qui se présente comme un groupe occulte et satanique originaire de
Grande Bretagne. Oui, l'Ordre des 9 angles prône le nazisme. Encore il faudrait
voir si c’est une réelle adhésion au nazisme ou plutôt une métaphore pour
accélérer la venue du prochain éon. En effet l'Ordre des 9 angles conçoit
l’histoire du monde comme une succession de périodes et civilisations biens
précises et appelées éons.
On présente alors deux
profils types de satanistes parmi les jeunes alors qu’en réalités on en
présente trois : « Selon Paul
Ariès, il existe deux profils types de satanistes parmi les jeunes qu'il faut
distinguer des gothiques, même si le gothisme est une porte d'entrée
privilégiée vers le satanisme : il y a l'adepte de base, souvent un jeune
paumé, sans prise sur sa vie ou celle des autres et qui trouve une «béquille
identitaire» dans le satanisme en souffrant et faisant souffrir les autres.
Plus minoritaire, on trouve aussi l'étudiant d'un certain niveau intellectuel,
qui remet en question l'éducation qu'il a reçue et voit dans le satanisme un
moyen de provocation. Il y a le jeune paumé et l’étudiant d’un
certain niveau intellectuel et, le troisième type, c’est le gothique puisque
« le gothisme est une porte d'entrée
privilégiée vers le satanisme ». Balancer cette phrase sur le gothisme
sans préciser rien de plus (qu’est-ce que l’auteur entend pour gothisme, pour
gothique et sur quoi base-t-il son affirmation ?) ne nous semble pas
sérieux. Le pourquoi un jeune paumé et un étudiant plongerait dans le satanisme
est traité de façon vraiment sommaire. Donc jusqu’ici le raisonnement
est : le satanisme comporte des éléments d’extrême droite et les jeunes
gothic sont forcément satanistes et les jeunes paumés ou étudiants (avec un certain niveau intellectuel) sont presque
à coup sûr des satanistes. On conclut en disant : « Le développement du satanisme et son
rapprochement avec l'extrême droite sont liés à la crise des valeurs». On
ne voit pas pourquoi la crise des valeurs amènerait à cela. Cette crise
pourrait aussi pousser les personnes à vouloir un changement de modèle, puisque
le modèle actuel est en crise, en s’investissant dans le bénévolat, dans des
ONG, dans des mouvements politiques, dans la mouvance no-global etc. Autrement
dit, face à un monde en crise, on peut aussi rebondir de façon active et
constructive pour essayer de changer et d’améliorer les conditions de vie
actuelles. De plus, le satanisme n’est pas lié à une société en crise. Il
suffit de voir le rôle et l’importance du satanisme pendant le période
romantique. Et encore de quel satanisme parle-t-on ?
Enfin « la musique est un moyen d'accès privilégié.
Au-delà du très populaire Marylin Manson, ancien membre de l'Eglise de Satan,
le vrai danger, selon la Miviludes, semble résider dans le «Black Metal»
scandinave où la musique est utilisée pour professer de véritables idées
néonazies, comme on l'entend dans les groupes Enduras, Allerseelen, Scivias, ou
Blood Axis ». Il est intéressant constater comme on rattache toujours
Marylin Manson à l’Eglise de Satan et on ne parle jamais de King Diamond qui
fait partie de la même église. Marylin Manson n’est pas metal, c’est plutôt du
rock industriel couplé à un visuel glam à la Alice Cooper. Dire cela n’enlève
en rien sa qualité d’artiste. Il faut plutôt citer King Diamond qui avec son
groupe Mercyful Fate et puis avec son groupe King Diamond fait du heavy metal
et dont l’imaginaire a été parmi les sources du black metal. King Diamond est
sataniste et ne le cache pas et – si comme dans cet article on est prêt à
pointer le doigt contre Marylin Manson – on ne souligne jamais que King Diamond
n’a jamais été victime de scandales ou polémiques.
Ce qui nous gêne vraiment
est le fait que l’on parle du black metal scandinave comme véhicule d’idées
néonazies et on cite les groupes Enduras,
Allerseelen, Scivias, ou Blood Axis alors que nous n’avons pas trouvé
aucune trace de ces groupes. Est-ce qu’ils sont bien orthographiés ?
Pourquoi citer ces groupes alors qu’il y en a beaucoup d’autres qui sont plus
connus ?
2. Le Parisien.fr (2006)
Dans l’article Le satanisme séduit publié le 17 février
2006 par des sites
Internet consacrés à Satan, banalisation des symboles sataniques chez les
adolescents, notamment via de nombreux groupes musicaux ou des stars telles
Marylin Manson, fascination pour la magie noire, profanations de cimetières...
L'attrait grandissant des jeunes pour les mouvements satanistes inquiète[nt].
D'autant que l'on dénombre aujourd'hui une quarantaine de mouvances satanistes sur
Internet et 4.000 activistes surveillés en France. En octobre dernier, deux
adolescentes d'Ivry (Val-de-Marne), fans de musique rock morbide black et death
metal, autoproclamées adoratrices de Satan, se suicidaient sous les yeux de
deux de leurs camarades de collège en se jetant d'une tour. Depuis un mois, une
série de profanations de chapelles, d'églises et de symboles sacrés effraie la
Bretagne. Les malfaiteurs ont signé leurs méfaits des symboles classiques du
satanisme : croix inversées, pentacles, nombre 666 graffité sur les murs,
c'est-à-dire le fameux « chiffre de la Bête »... Le satanisme d'aujourd'hui va
du folklore jusqu'à la destruction, voire la mort. […] En 2004, dans son
rapport annuel, la mission interministérielle de lutte contre les sectes
(Miviludes) pointait ainsi une progression sensible des dérives satanistes en
France perceptible au travers d'un certain nombre de profanations. […] Un
véritable boulevard pour la quarantaine de noyaux d'activistes satanistes, eux
très structurés - comme l'Ordre des neuf angles ou les Bêtes de Satan - qui
prônent une idéologie néo-nazie. « Ces groupes minoritaires mais extrêmement
dangereux utilisent cet engouement pour le satanisme et sa symbolique pour
véhiculer leur idéologie auprès de jeunes qui, sans cet habillage,
rejetteraient l'extrême droite. C'est dans ce rapprochement entre les partisans
de la guerre sainte satanique et ceux de la guerre sainte néo-nazie que réside
le plus grand danger », estime Paul Ariès, historien des religions. L'Ordre des
neuf angles organise ainsi de véritables messes noires en l'honneur de « Mein
Kampf », écrit par Hitler. L'Eglise de Satan revendique, elle, la fin de
l'égalité, le rétablissement de la peine de mort, le renforcement de l'appareil
répressif ou encore la sélection génétique des meilleurs... Une exhortation à
la haine déjà présente dans « la Bible satanique » publiée en anglais il y a
trente ans qui, parodiant la Bible chrétienne, indique qu'« il ne faut pas
tendre l'autre joue », glorifie Satan, symbole du péché, et prône le culte de
l'homme supérieur. Pour la première fois en France cet ouvrage vient d'être
publié en français par un éditeur jusque-là spécialisé dans les ouvrages
musicaux ».
Selon cet article, qui
reprend en partie les mêmes mots que l’article précédemment cité, « l'on dénombre aujourd'hui une quarantaine de
mouvances satanistes sur Internet et 4.000 activistes surveillés en
France ». On cite l'Ordre
des neuf angles, l’Eglise de Satan et les Bêtes de Satan sans préciser que
l'Ordre des neuf angles est implanté en Angleterre, que l’Eglise de Satan est
implantée aux Etats-Unis et que les Bêtes de Satan sont localisées en Italie.
Il faudrait voir quelle est l’implantation de ces groupes en France. Sachant
aussi qu’à l’époque de ces articles 2005 et 2006 la propagande sur internet
était surtout en anglais. C’est récemment que l’on peut trouver des traductions
en français comme par exemple à propos de l'Ordre des neuf angles via une page
internet (qui a allure d’être officielle) créée en mars 2014 ou encore via le
site ésotérique chaosophie.net avec une page créée en mars 2017.
L’éditeur dont l’article
parle sans le citer est Camion Blanc. En effet Camion Blanc est un éditeur
français actif depuis 1992 qui publie des biographies et des essais d’artistes
plutôt rock et progressif. Son slogan est « L’éditeur qui véhicule le
rock ! ». En 2006 avec la sortie du livre d’Anton LaVey LA BIBLE
SATANIQUE - L'Apocalypse selon Lucifer cet éditeur démarre la collection Camion
Noir dont le slogan est « L’éditeur qui véhicule le soufre ! »
et qui est axée sur des biographies et des essais de musique extrême et
d’occulte.
3. Guide de la MIVILUDES, Le satanisme : un risque de dérivesectaire (2005 ; publication en ligne 2011)
La MIVILUDES (Mission
Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires) a
publié en ligne en 2011 le guide « Le satanisme : un risque de dérive
sectaire ». Ce guide d’une centaine de pages s’articule en trois
parties : les fondements du phénomène sataniste, le phénomène sataniste
aujourd’hui, les dérives satanistes. De plus il y a une annexe de cinq pages
nommé « L’univers musical d’inspiration sataniste ». Avant de parler
de cette annexe voici quelques extraits tirés de ce
guide : « Plusieurs faits inquiètent dans la mouvance metal.
Tout d’abord, les noms des groupes, les titres des chansons et les paroles de
certaines d’entre elles, évoquent indéniablement un univers sataniste où les
références au Mal, à la mort et au sexe sont fortes. C’est la reprise de ces
tabous sociaux, portés par un sens de la provocation certain qui effraye le
grand public. Ainsi, du groupe Fuck me
Jesus à Deicid en passant par Seth (référence au temple de Seth et au
dieu égyptien du chaos) ou Samael
(autre nom de Satan), les groupes metal s’affirment comme rebelles, occultes et
antichrétiens. […] les métalleux effrayent par la violence de leurs concerts
(du headbanging – secouer la tête de manière frénétique en suivant le tempo –
au pogo – échange de coup entre spectateurs de manière à s’étourdir-) et les
symboles qu’ils mobilisent (Diable, 666, baphomet, pentagramme). Pour le grand
public les métalleux semblent baigner dans un satanisme musical, violent et
effrayant. Cette perception, peut-être consécutive au traitement sensationnel
par les medias, est quelque peu alarmiste, mais force est de constater qu’il
existe certaines affinités électives entra satanisme et musique metal[1] ».
Cet extrait montre une
caricature de la musique metal et présente plusieurs inexactitudes. Une
caricature, puisque on aurait pu nuancer le propos. Le metal se compose de
tellement de genres et de sous-genres où le Mal, la mort et le sexe ne sont pas
les seuls thèmes. Deuxièmement Fuck me
Jesus n’est pas le nom d’un groupe mais le titre de la démo du groupe
Marduk sortie en 1991. Deicid n’est
pas bien orthographié, il s’agit du groupe Deicide.
Dire que le groupe Seth fait référence à la fois au dieu égyptien et à
l’organisation sataniste du Temple Of Seth, nous apparait un raccourci. Citer
aussi Samael de cette façon ce n’est pas lui rendre service. Samael est un
groupe suisse actif depuis 1987 qui a démarré dans une veine black metal et
sataniste pour évoluer au fil du temps (déjà à partir de 1996 avec l’album
Passage) en une approche électronique et industrial et thématiquement liée à
l’espace, le cosmos et la philosophie. On aurait aimé avoir une analyse plus
poussée et plus de détails dans cette analyse faite par la MIVILUDES.
Dans l’annexe de cinq
pages nommé « L’univers musical d’inspiration sataniste » on peut
lire cette conclusion (le texte est en gras dans le texte du guide)
: « […] il est permis de penser qu’il n’existe pas de causalité directe entre audition de musique
sataniste et passage à l’acte. Néanmoins, les différentes autorités
concernées ne doivent pas délaisser l’étude et l’observation de cette nébuleuse
musicale au motif qu’il n’existe pas de causalité immédiate. En réalité, des effets indirects de l’audition de ce
style musical peuvent contribuer à mettre à jour un terrain propice au
passage à l’acte :
- mise en relation lors de
concerts avec des satanistes pratiquants et prosélytes ;
- passage à l’acte suivant
la forme promue dans les paroles des chansons ;
- rupture profonde avec la
culture familiale commune.
Même si elle n’est pas la
cause unique du passage à l’acte, la
musique metal inquiète dans le
sens où elle peut jouer le rôle de véhicule de thèmes proches du culte
sataniste et de moyen de collusion entre satanistes prosélytes et jeunes
adolescents en pleine construction identitaire[2] ».
Déjà on pourrait discuter
d’un parti pris par la MIVILUDES. On peut lire juste plus
haut : « au-delà du gothisme, la musique metal, qui
reste extrêmement violente et véhicule des thèmes puisés dans les interdits
sociaux (sexe, mort, le Mal, Satan), se rapproche beaucoup plus directement du
satanisme[3] ».
Le parti pris de la
MIVILUDES est cette équivalence : musique metal = musique sataniste =
causalité indirecte du passage à l’acte.
La musique metal n’est pas
sataniste, il suffit d’écouter Iron Maiden, Ac/Dc ou Deep Purple. Et même si le
guide affirme en gras qu’il n’existe pas
de causalité directe entre audition de musique sataniste et passage à l’acte néanmoins
il s’empresse d’affirmer qu’il y a une causalité indirecte et que la musique
metal inquiète. Mais ceci est toujours affirmé et pas argumenté avec des
études, des données, des citations. Au lieu d’être inquiets, les auteurs
pourraient écouter un peu plus cette musique.
C’est dommage puisque ce
guide est bien fait, surtout dans sa première partie « les fondements du
phénomène sataniste » où l’on retrace une histoire du satanisme et on cite
et on parle des auteurs contemporains. En effet il y a deux limites majeures à
ce guide. D’abord son caractère de « brochure », de
« guide » ou de « mini-livre ». En résumant un sujet si
vaste, articulé et occulte qu’est le satanisme on tombe dans des raccourcis
périlleux. Deuxièmement il se dégage l’idée de fond que le metal est sataniste
et qu’est aussi une menace pour la jeunesse. Cette idée de fond se montre alors
comme un parti pris qui n’est pas argumenté de façon convenable. C’est regrettable parce que tout ce qui est
bon dans ce guide passe à la trappe à cause des défauts cités.
Pour terminer on énumère
les symptômes que ce guide liste pour savoir si on est sous l’emprise
sataniste. Evidemment le guide affirme qu' « aucun de ces critères ne suffit, à
lui seul, pour déterminer l'adhésion manifeste et la dangerosité de ce
mouvement sataniste ; néanmoins, la conjonction de plusieurs de ces signes peut
se révéler inquiétante. »
« Quels
sont ces symptômes ?
- Un changement radical
dans l'apparence vestimentaire, et notamment à travers l'adoption du noir comme
seule référence
- Une mise à distance préoccupante
du cercle des intimes : que ce soit les proches ou les anciens amis qui
semblent ne plus avoir le droit d'être cités ;
- Des absences répétées en
cours (au collège, au lycée ou à l’université) ou lors des activités sportives,
associatives ou familiales habituellement appréciées ;
- Un rejet total des
religions traditionnelles allié à une fascination croissante pour des emblèmes
païens, des tenues et des reliques militaires ;
- Une altération brutale du caractère de la
personne avec, notamment, des accès de violence, de férocité et de
grossièreté ;
- Un manque manifeste de
sommeil, assorti de sorties nocturnes toujours plus tardives et
fréquentes ;
- Une tendance affirmée au
secret et au repli sur soi ;
- La présence répétée de
signes d'atteinte corporelle : scarifications, multiplication de tatouages,
piercings (parfois auto-mutilateurs) ;
- Une tendance excessive à
la mélancolie et aux idées sombres ;
- Le refuge dans
l'écriture de poèmes ou de textes traitant du thème de la mort (vécue comme une
libération) ou de Satan (perçu comme un libérateur) ;
- Des goûts musicaux
orientés vers les formes les plus dures du metal ;
- La consommation à
outrance de films d'épouvante et d'horreur, ainsi que de jeux de rôles ou jeux
vidéo surfant sur les mêmes thèmes morbides ;
- La consultation ou la
gestion de sites Internet, de forums ou de blogs, bâtis autour de thèmes mêlant
provocation, satanisme, ésotérisme, pornographie (et pédophilie), voyance ou
extrémisme politique ;
- L’abonnement à des
fanzines et webzines satanistes ;
- L’achat de T-Shirts et
de posters frappés de sigles satanistes ;
- L’achat et port de
symboles ésotériques ;
- L’attrait pour des biens
de consommation culturelle interdits pour les moins de 16 ans[4] ».
Par rapport à cette liste,
la Miviludes parle – en mélangeant le tout - de « signes »,
« critères », « symptômes ». Ce n’est pas pareil, surtout
dans un cas si précis, on ne peut pas jouer sur les mots. Un signe peut être
aléatoire et aller en venir dans le temps. Un critère est une règle, donc c’est
quelque chose d’objectif et de stable. Le mot symptôme est utilisé dans le
vocabulaire médicale et donc laisse présager l’existence d’une maladie ou que
la personne qui a ces symptômes soit un malade qu’il faut soigner. Ce n’est
même pas la peine de critiquer cette liste. Il suffit de s’attaquer au
vocabulaire imprécis qui est utilisé. De plus, combien de
« critères » il faut remplir pour que la personne soit
« jugée » sous l’emprise sataniste ? Deux ? Trois ?
Quatre ?
Analyse :
Les deux articles de
journaux montrent que leur but sous-jacent est celui d’inquiéter le lecteur en
lui disant que le jeune qui écoute de metal est un sataniste qui profane les
tombes et possède des tendances suicidaires. Rien n’est argumenté et on mélange
tout en parlant de sectes satanistes comme si elles se trouvaient en France alors
que ce n’est pas le cas. De plus on se base sur une étude de la Miviludes qui
est impossible à trouver. On nous parle de black metal en citant de groupe
inconnu alors que si on veut parler de satanisme on a l’embarra du choix et on
cite à droite et gauche Marylin Manson – qui n’est pas metal, ne fait du black –
juste parce qu’il est connu et a un passé sulfureux. On cite le livre de Paul
Ariès mais dans ces citations il y a deux choses qui interpellent. D’abord le
fait que les deux quotidiens utilisent les mêmes mots laisse entendre qu’ils se
sont contenté de copier-coller un communiqué de presse. Le deuxième est que ce
livre n’est pas un livre scientifique puisque tout simplement il n’y a aucune
bibliographie à l’intérieur.
Quand à au rapport de la Miviludes
il est introuvable. Comme dit, La MIVILUDES (Mission Interministérielle de
Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires) a publié en ligne en 2011
le guide « Le satanisme : un risque de dérive sectaire ».
Puisque il s’agit d’une Mission Interministérielle on s’attendrait à une
certaine rigueur même si le but de ce guide est divulguait. On peut être dans
le divulguait et dans la précision et la rigueur aussi. Le guide met en garde
par rapport au lien entre satanisme et musique heavy metal mais il y a trois
erreurs fondamentales et intrinsèques :
1. D’abord la définition
de satanisme est incomplète. On parle de satanisme tout cours alors qu’il y a
plusieurs types de satanismes (classique, theiste, laveyrien, LaVeyen, luciférisme
etc).
2. Deuxièmement la définition
de metal est incomplète. On parle de heavy metal alors qu’il suffit de chercher
3 minutes et on peut trouver plein de groupes satanistes dans le death ou le
black metal. Et encore il faudrait voir quel type de satanisme est proposé par
les groupes satanistes. Et encore il faudrait savoir faire la différence entre
des groupes qui proposent un imaginaire sataniste pour choquer (Venom) et d’autres
qui sont réellement satanistes (et encore de quel satanisme parle-t-on ?)
(Watain).
3. Même si le guide marque
noir sur blanc qu’il n’existe pas de
causalité directe entre audition de musique sataniste et passage à l’acte –
et donc qu’écouter de la musique sataniste ne fait pas de vous des satanistes –
le guide vous inculque le contraire en affirmant alors qu’il y a causalité
indirecte. Ce que le guide ne prouve pas non plus.
A décharge :
1. essai de sciences humaines, LE SATANISME Quel danger pour la société ? (2008)
En 2008 un livre français
a essayé de remettre les choses en perspective. Il s’agit de LE SATANISME Quel danger pour la société ? (Pygmalion,
331 p., 21,90 €). Cet essai est une œuvre collaborative où sous la direction
d'Olivier Bobineau, membre du Groupe sociétés, religions et laïcités
(CNRS/EPHE), professeur à l'Institut catholique de Paris on trouve les trois
chercheurs : David Bisson, doctorant en sciences politiques, Alexis Mombelet,
doctorant en sociologie et Nicolas Walzer, sociologue. La conclusion est
simple : « Le satanisme ne
présente aucun danger pour la société ». Voici dans le détail des
extraits d’une interview[5] avec Olivier Bobineau et
Alexis Mombelet : « Qu'avez-vous découvert? AM: Qu'il faut distinguer les
individus qui puisent dans l'imaginaire sataniste des satanistes et que ni les
uns ni les autres ne sont dangereux pour la société en tant que tels.
OB: Les premiers
pratiquent le braconnage de l'imaginaire satanique pour nourrir leur
construction identitaire, les seconds répondent à quatre critères bien
précis ».
Ces quatre critères bien
précis on le trouve résumés dans cet article – toujours à propos de ce livre
- publié par La Croix : « D'après les auteurs en effet, une fois
passés au filtre de leurs quatre critères (connaissance de la doctrine,
pratique d'un culte, appartenance à un groupe organisé - qui peut être un forum
Internet -, revendication comme tels), les « vrais » satanistes ne seraient pas
plus d'une centaine en France. Ils appellent donc à distinguer l'« imaginaire
satanique » du satanisme proprement dit »[6].
En reprenant l’article
déjà cité de 20 minutes on peut lire : « AM: En
France, ils [les satanistes] sont un peu plus d'une centaine, âgés de 20 à 35
ans, et non plusieurs milliers comme l'ont avancé certains médias. […]En soi,
le satanisme ne présente aucun danger puisqu'il ne suscite pas de comportements
grégaires. On ne peut pas faire groupe autour du culte de l'ego, on ne peut pas
s'unir au nom du désunir. L'Eglise de Satan a d'ailleurs connu beaucoup de
scissions. Le satanisme se développe en s'étiolant et s'étiole en se
développant.
Mais y a-t-il eu des
exactions ou des crimes commis au nom de cette doctrine en France?
AM: Nous nous sommes
penchés sur le cas des personnes se revendiquant satanistes et qui sont passées
à l'acte. Au moment des faits, les individus étaient soit sous l'influence
d'une idéologie néo-nazie, soit présentaient une pathologie de type psychose ou
schizophrénie, ou un parcours social précaire avec rupture familiale et
scolaire. Ce sont ces trois facteurs, séparés ou réunis, qui les ont poussés à
profaner un cimetière (comme à Toulon en 1996) ou à assassiner un prêtre (par
exemple, l'assassinat de l'abbé Jean Uhl en 1996).
Et en ce qui concerne la
musique metal, qui a souvent été pointée du doigt pour diffuser des messages
subliminaux poussant au suicide...
OB: Je ne répondrai qu'une
chose: le “jeune diabolique” deviendra le “symbolique populaire” de demain.
L'histoire de la musique est truffée d'exemples de musiciens qui ont été
considérés comme diaboliques pour être adoubés ensuite: Elvis Presley, les
Rolling Stones («Sympathy for the Devil»), Iggy Pop, AC/DC (alternating
current/direct current et non Ante Christ/Death to Christ comme on l'a prétendu
à une époque), Ozzy Osbourne et plus récemment Marilyn Manson. Plus
sérieusement, la violence symbolique représentée dans la musique metal a
souvent une fonction cathartique pour les jeunes qui l'écoutent. Au final,
c'est peut-être elle qui empêche le passage à l'acte.
AM: Certains “métalleux”
nous ont confié que cette musique, qui fait parfois référence à un imaginaire
satanique mortifère, les avait au contraire ramenés à la vie et aidés à
accepter leur part d'ombre. Quant aux messages subliminaux, tous les groupes
accusés en justice sur cette question ont été innocentés car on n'a jamais
trouvé de preuve. Sur le rapport causal entre le fait d'écouter du metal et de
se suicider, enfin, il n'y a aucune étude française sérieuse sur la question.
Les enquêtes anglo-saxonnes, elles, mettent toujours en avant d'autres
facteurs, comme l'environnement familial, scolaire, l'usage de drogues etc. Les
satanistes que nous avons rencontrés, pour leur part, n'étaient pas des
personnes déprimées.
2. Metal music and mental health in France (Musique Metal et santé mentale en France) (2009)
L’étude conduite par
Recours R, Aussaguel F, Trujillo N. de l’université de Montpellier a été
publiée dans la revue Culture, medicine
and psychiatry en septembre 2009.
Voici le résumé traduit de l’anglais[7] (nous avons mis en
italique les passages les plus intéressants) :
Bien
que de nombreux auteurs aient associé la musique métal à des problèmes sociaux
tels que le suicide, l'autodestruction et le satanisme, peu d'études ont été
entreprises pour examiner la santé mentale des fans de musique heavy metal.
Cette étude tente de déterminer s'il existe un lien entre la santé mentale et
le plaisir de ce type de musique en France. Les chercheurs ont interrogé 333 fans de musique metal.
Leur santé mentale a été évaluée par l'échelle d'anxiété et de dépression de
l'hôpital (Hospital Anxiety and Depression Scale - HADS), un instrument largement utilisé qui
mesure l'anxiété et la dépression. Les scores de l'échantillon des fans de
musique metal ont ensuite été comparés aux scores révélant des troubles mentaux
possibles, probables ou graves. Les variables admissibles comprenaient l'âge,
le sexe, le statut, l'éducation, la motivation et la participation à la culture
de la musique metal. Les résultats indiquent que les amateurs de musique metal
sont principalement des jeunes adultes (âge médian = 22,67, SD = 5,29) et ont
tendance à être masculins (87,85%). Dans
l'ensemble, les amateurs de musique metal ont des niveaux d'anxiété et de
dépression similaires et inférieurs aux niveaux de la population en général.
Plus précisément, <5 pour cent des amateurs de musique metal interrogés ont
présenté des symptômes pathologiques. Les sujets qui ont enregistré des niveaux
plus élevés d'anxiété et de dépression étaient ceux qui avaient une formation
[background] littéraire et / ou artistique plutôt que scientifique, qui ont
écrit des paroles de musique metal, qui ont consommé de l'alcool et qui ont
participé à la scarification - la pratique de modification du corps. Cette étude suggère que les opposants à la
musique metal devraient réexaminer la base de leurs critiques. Une recherche
plus approfondie est nécessaire pour mieux comprendre les effets de la musique
metal sur les fans et sur la société.
3. Extreme Metal Music and Anger Processing (Metal extrême et traitement de la colère) 2015
L’étude conduite par Leah
Sharman et Genevieve A. Dingle, de la
School of Psychology, de l’Univerité du
Queensland, Brisbane, QLD, Australie. Genevieve A. Dingle, travaille aussi au
Centre for Youth Substance Abuse Research, de
l’Univerité du Queensland, Birsbane, QLD, Australie. Cette étude a été
éditée par Julian O’Kelly, du Royal Hospital for Neuro-disability, UK et mise
en ligne sur le site frontiers in Human
Neuroscience le 21 mai 2015. Voici l’introduction et la conclusion de cette
étude, traduites de l’anglais[8], (nous avons mis en
italique les passages les plus intéressants) :
« L'affirmation selon
laquelle l'écoute de la musique extrême provoque la colère et les expressions
de la colère telles que l'agression et la délinquance, doivent encore être
étayées par des méthodes expérimentales contrôlées. Dans cette étude, 39
auditeurs de musique extrême, âgés de 18 à 34 ans, ont été soumis à une
induction de colère, suivis d'une assignation aléatoire de 10 minutes d'écoute
de musique extrême à partir de leur propre playlist, ou d'un silence de 10 min
(contrôle). Les mesures de l'émotion incluaient le rythme cardiaque et les
cotes subjectives sur l'échelle d'affection positive et négative (Positive and
Negative Affect Scale - PANAS). Les résultats ont montré que les évaluations de
l'hostilité, de l'irritabilité et du stress du PANAS ont augmenté pendant
l'induction de la colère et ont diminué après la musique ou le silence. La
fréquence cardiaque a augmenté pendant l'induction de la colère et a été
soutenue (pas augmentée) dans l'état de la musique et a diminué dans l'état de
silence. Les notes actives et inspirées du PANAS ont augmenté pendant l'écoute
musicale, un effet qui n'a pas été observé dans les contrôles. Les résultats indiquent que la musique
extrême n'a pas rendu les participants en colère, plus en colère; Plutôt, il
semblait correspondre à leur excitation physiologique et entraîner une
augmentation des émotions positives. L'écoute de la musique extrême peut
représenter une manière saine de traiter la colère pour ces auditeurs ».
Voici la conclusion de l’étude :
« Cette étude a
révélé que les amateurs de musique extrême écoutent de la musique quand ils
sont en colère pour faire face à leur colère et pour se sentir plus actifs et
inspirés. Ils écoutent aussi de la musique pour régler la tristesse et améliorer
les émotions positives. Les résultats
réfutent l'idée que la musique extrême cause de la colère, mais des
recherches supplémentaires sont nécessaires pour reproduire ces résultats dans
des contextes sociaux naturalistes et pour étudier les contributions potentielles
des variables individuelles de l'auditeur sur cette relation entre l'écoute de
la musique extrême et le traitement de la colère ».
4. Effects of classical and heavy metal music on the cardiovascular system and brain activity in healthy students. Preliminary report. (Rapport préliminaire sur les effets de la musique classique et heavy metal sur le système cardiovasculaire et l’activité cérébrale d’élèves en bonne santé) 2013
Ce rapport a été écrit par Anna Kalinowska, Wojciech Kułak, Bożena
Okurowska-Zawada du Department of Pediatric Rehabilitation and Center of Early
Support for Handicapped Children “Give a Chance”. Alina Kułakowska travaille aussi au Department of Neurology,
Medical University of Białystok, Pologne. Ce
rapport est apparu sur la revue Neurologia
Dziecięca, Vol. 22/2013, numéro 44. Voici le résumé de ce rapport
préliminaire, traduite de l’anglais[9], (nous avons mis en
italique les passages les plus intéressants) :
« L'écoute de la
musique est un phénomène complexe impliquant des changements psychologiques,
émotionnels et cardiovasculaires chez l'homme. L'objectif était d'examiner les
effets potentiels de la musique classique et de la musique heavy metal sur le
système cardiovasculaire et l'activité cérébrale chez des étudiants en santé.
L'EEG, la fréquence cardiaque et la tension artérielle ont été enregistrés chez
33 élèves. L'EEG a été mesuré lors de l'écoute [de musique] classique (sonate
K. 448 de Mozart) et de musique heavy metal (Iron Maiden) [la chanson est Fear
of the Dark]. La fréquence cardiaque et la pression artérielle ont été mesurées
avant et après avoir écouté les deux types de musique. Les stimuli musicaux ont
été présentés via un casque stéréo. La durée de la musique classique était de
8,19 minutes; la durée de la musique heavy metal était de 7,30 minutes. Aucune
différence significative entre les valeurs moyennes de la fréquence cardiaque
et de la pression artérielle avant et après l'écoute de musique classique ou de
heavy metal a été trouvée. Une différence significative dans les amplitudes du
rythme alpha avant et après l'écoute de la musique classique a été notée.
Aucune différence significative dans les spectres de puissance entre les
mesures avant, pendant et après l'écoute de musique classique et de heavy metal
n'a été trouvée. Ce rapport suggère que
l'écoute de musique classique ou de heavy metal n'a pas d'effet significatif
sur la fréquence cardiaque et la tension artérielle chez les élèves en bonne
santé. Cette étude a démontré une diminution significative de l'amplitude
du rythme alpha après avoir écouté de la musique classique ».
Analyse :
En parcourant donc ces
essais on trouve alors que la violence symbolique représentée dans la musique
metal a souvent une fonction cathartique pour les jeunes qui l'écoutent, que dans
l'ensemble, les amateurs de musique metal ont des niveaux d'anxiété et de
dépression similaires et inférieurs aux niveaux de la population en général,
que Les résultats réfutent l'idée que la musique extrême cause de la colère, et
que l'écoute de musique classique ou de heavy metal n'a pas d'effet
significatif sur la fréquence cardiaque et la tension artérielle chez les
élèves en bonne santé.
Conclusion :
Il semble clair que la
musique metal en général et le metal sataniste sont pointés de doigts par des
journaux et une maison d’édition à caractère religieux comme c’est le cas des éditions Golias qui ont
publié le livre de Paul Ariès, « Satanisme et vampirisme, le livre noir ».
Il semble aussi clair que si on analyse la corrélation entre satanisme et heavy
metal de façon de plus en plus scientifique on arrive à des résultats plutôt
probants et qui relèvent la fonction cathartique de cette musique. On montre
alors que le metal n’est pas un ennemi mais une forme d’art qui permet aux
auditeurs de s’épanouir pleinement et sans danger.
[1] MIVILUDES, Le
satanisme : un risque de dérive sectaire pag 46-47.
[2] MIVILUDES, Le
satanisme : un risque de dérive sectaire pag 94-95
[3] MIVILUDES, Le
satanisme : un risque de dérive sectaire pag 93
[4] MIVILUDES, Le
satanisme : un risque de dérive sectaire pag 79-80
[5] Interview réalisée par Catherine Fournier et
parue sur 20 minutes le 19 mars 2008
http://www.20minutes.fr/france/220409-20080319-le-satanisme-presente-aucun-danger-societe
[6] Article du nom LE SATANISME Quel danger pour la société ? Sous la direction d'Olivier
Bobineau et publié par Anne-Bénédicte HOFFNER le 01 avril 2008 pour le
quotidien La Croix. http://www.la-croix.com/Archives/2008-04-01/LE-SATANISME-Quel-danger-pour-la-societe-Sous-la-direction-d-Olivier-Bobineau-_NP_-2008-04-01-316449
[7]
Le
résumé de l’article Metal music and
mental health in France en anglais est disponible ici :
[8] La totalité de l’étude Extreme Metal Music and Anger Processing
est disponible ici : http://journal.frontiersin.org/article/10.3389/fnhum.2015.00272/full
[9] La
totalité du rapport Effects of classical
and heavy metal music on the cardiovascular system and brain activity in
healthy students. Preliminary
report est disponible ici :
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