Verlies – Le domaine des hommes (2015)
Interview avec N.
Le premier album de Verlies se nomme Le Domaine Des Hommes et il sorti en format physique le 28 mai 2015 via le label Hypnotic Dirge Records et Throats Productions. Cet album nous a beaucoup émus et par bonheur nous avons pu interviewer N. le fondateur et "mastermind" du groupe. Voici le détail de cet échange instructif. Bonne lecture.
Salut N,
peux-tu te présenter et présenter Verlies aux lecteurs ?
Salut, Verlies naît comme projet de musique black dépressif en 2009. J’avais
réalisé une démo à l’époque que j’ai fait circuler dans le milieu pour avoir
des retours et pouvoir recruter une formation. A l’honneur du vrai cette démo
n’était pas terrible. Du coup j’ai mis le projet en stand-by. J’ai écrit à
nouveau, composé à nouveau avec des résultats plus satisfaisant et finalement
j’ai pu avoir un vrai line up pour enregistrer et défendre sur scène Le Domaine
Des Hommes. On a eu des changements de line up mais je peux t’assurer
qu’aujourd’hui nous nous entendons bien et tout va pour le mieux.
J’ai pu voir que Psycho (le batteur) a quitté le groupe et il est en
session d'enregistrement pour le cinquième album de Hats Barn. Du coup quel est
le line up aujourd’hui de Verlies ?
En effet Psycho a quitté le groupe et je lui souhaite une bonne
continuation dans Hats Barn. Notre dernier line up, et je pense qu’il va durer
dans le temps parce que on a trouvé une bonne stabilité, est formé par V. à la
guitare, T. à la basse, M. à la batterie et moi, N. évidement pour tout le
reste (Ndr : composition de tous les instruments, écriture, voix et
guitare rythmique sur scène).
Pourquoi le choix de ces pseudonymes qui
se résument à des initiales ?
Parce nous sommes de personnes qui dans
Verlies donnent tout. Nous formons un tout, un tout avec la musique et
l’univers du groupe. On est ensemble et ensemble on est quelque chose de plus
encore, on donne vie à une sorte d’entité qui est Verlies.
Verlies - Le Domaine Des Hommes (2015) |
L’album Le Domaine Des Hommes est sorti en numérique le 06 janvier
2014 et en format physique le 28 mai 2015 via le label Hypnotic Dirge Records (www.hypnoticdirgerecords.com) et
Throats Productions (www.facebook.com/Throats.Productions) Est-ce que il y a des différences entre la
version physique et la numérique ? Est-ce que au départ tu pensais à une
sortie physique ? Comment décrirais-tu le rapport avec ces deux labels ?
Il n’y a pas de différences entre la version numérique et la version
physique et oui je souhaitais une édition physique. Le but est de toucher les
gens, de créer un échange et avoir un public. Je pensais, peut être naïvement,
que mettre l’album sur la toile (il est disponible sur bandcamp, Ndr)
suffirait. En effet je me suis rendu compte et assez vite que promouvoir un
album, le faire circuler est un vrai métier. Donc après la sortie de Le Domaine
Des Hommes sur internet j’ai commençé à chercher un label. Plusieurs ont
répondu présent. Parmi eux il y avait de petits labels, très honorables, mais
je pense qu’au niveau de promotion ne m’auraient pas apporté beaucoup. J’ai eu
aussi une réponse favorable de Nicolas Skog de Hypnotic Dirge Records. On a beaucoup
discuté et il y a beaucoup de choses, ou mieux de visions, que nous partageons
sur la musique. La suite s’est faite toute seule. J’ai eu aussi une réponse
favorable de la part de Throats Productions en la personne d’Edgar qui était
partant pour l’album. Je me suis alors limité à mettre en contact Edgar et
Nicolas, qui se connaissaient en plus, et voici alors la raison d’une
co-release. Je suis très content parce que, comme je l'ai dit, Edgar et Nicolas sont des
passionnés et Hypnotic Dirge Records arrive à couvrir l’Amérique du Nord et
l’Europe ainsi que Throats Productions couvre l’Amérique du Sud.
Comment s’est passée l’écriture de l’album ? Y avait-il une idée
de fond au départ ? Je dis ceci parce à l’écoute on aperçoit une cohésion
extrême. Musicalement et thématiquement (eau, feu, l’arbre…) certaines pistes
explorent parfois de mêmes thèmes et se renvoient l’une à l’autre.
Oui j’avais une idée en tête au départ, un fil conducteur qui a pu
prendre forme au fur et mesure que je composais. J’ai écrit l’album entre 2009
et 2013 donc je pense que la cohésion dont tu parles vient d’un travail de fond
très long et poussé. En même temps l’union où la récurrence de certains thèmes
vient de moi. Puisque je suis l’auteur, il est normal que je manifeste mon
univers. C’est mon projet du début à la fin, très unique, très personnel. Les
thèmes ce sont des allusions, des métaphores par rapport à ce que j’ai pu
vivre. Si tu penses que le tout a duré entre 2009 et 2013, on peut dire que
j’ai grandi avec ! En plus avant d’enregistrer l’album nous l’avons répété
pendant un an. Autant te dire qu’au moment de l’enregistrement nous savions
tout dans quelle direction aller.
Sur le titre Maladie (mais je pourrais citer d'autres exemples) il y a une voix claire très réussie et une voix growl très aboutie. Comment on arrive à de tels
résultats ?
Avec le travail. J’avais envie d’explorer plusieurs facettes du black
metal. De proposer quelque chose de varié d’où les changements de tempi, de
l’extrême à l’atmosphérique, et ces atmosphères je les ai rendu aussi par le
biais de la voix qui est black, claire et screamo selon les moments.
J’ai beaucoup d’admiration pour ton travail puisque cet album est très
complexe et abouti : il y a des pans de black metal coupés par des tempi
atmosphériques, des tempi presque jazz, des mélodies (à la guitare acoustique
ou à la guitare soliste), voix claire, grunt, parfois scream et le tout
apparaît fluide avec des titres qui frôlent les 10 minutes. Tout ceci m’amène à une autre question, en
live comment tu reproduis cette expérience ? Est-ce que les titres restent
jouables dans la leur complexité ou il faut faire des compromis ?
En live je fais de concessions. En studio j’ai une idée précise et il
faut que tout le monde s’y colle ! En live nous avons changé quelques
structures à la batterie. Le nouvel batteur, M. a un background très vaste et
je pense que du coup il pourra reproduire au mieux en live ses
parties de batterie.
Qu’en penses-tu de la scène metal du Québec ? Je pense notamment
aux groupes qui font du black metal atmosphérique.
Je connais cette scène et en particulier Gris et Sombres Forets. En
2008 j’ai commencé à les écouter et je me sens proche de cette musique. En 2013
Sombres Forets a joué à Lille et nous avons partagé la scène. Ce fut une très
belle expérience. Musicalement je suis très friand d’Opeth. J’apprécie
énormément les albums du groupe et le travail sur la musique et les textes.
Apparemment le deuxième album est fini et va être enregistré, est-ce
que tu peux nous en parler ?
Les enregistrements vont démarrer dans deux semaines. On commencera
par la basse, les guitares et le chant et le tout avec une batterie
électronique, juste pour garder le tempo. Et puis l’on enregistrera les parties
de batterie avec notre batteur. L’enregistrement de la batterie on le fera après
pour deux raisons. D’abord puisque le batteur habite plus loin et deuxièmement
parce que les prises de batterie se feront dans un vrai studio. En effet avec nos
ordinateurs on peut enregistrer aisément les guitares, la basse et la voix. Par
contre pour la batterie je souhaite avoir un son énorme, puissant, plus abouti.
D’où le recours à un vrai studio. Si tout va pour le mieux, la "deadline" voit la
sortie de ce nouvel album vers le mois de janvier / février 2016.
J’ai vu aussi que le troisième album a déjà une idée définie et un
début. Est-ce vrai ?
Oui, c’est exact. J’ai une idée définie. L’idée d’ensemble est déjà
claire.
Merci beaucoup de cet échange et bonne route ! Un mot pour la
fin ?
Merci beaucoup à toi. Déjà pour la belle chronique de l’album que tu
as faite. Elle était élogieuse mais surtout, ce qui m’a plu c’est que tu es
allé bien loin dans l’analyse de l’album et tu as proposé des interprétations
intéressantes. Merci aussi de cette interview, de cet espace accordé à
Verlies !
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