La Pologne se confirme encore une fois comme le Pays où le Black Metal
connaît ses heures de gloire. Entropia sort à la mi-février son deuxième album
qui se nomme Ufonaut via le label polonais Arachnophobia Records. Entropia est
actif depuis 2007 et a réalisé depuis la démo Let's Leave Before This Place
Thaws en 2009 et l’Ep Chimera en 2010. Entropia commence à faire parler de lui
en 2013 avec son premier album Vesper qui sort sous forme d’autoproduction. Depuis
le groupe n’a pas cessé de progresser et de murir. En effet la distance qui
sépare Vesper (2013) et Ufonaut (2016) est assez grande. Il ne faut pas penser
que Vesper était mauvais non. Vesper est un très bon album mais peut-être un
peu trop linéaire et inspiré par d’autres groupes comme Celeste, Altar Of
Plagues et The Great Old Ones. Mais si on devait donner une note à Vesper, ça
pourrait être de 8/10.
Ufonaut va encore plus loin et plus en profondeur. Les cinq membres d’Entropia
se font nommer désormais U.L.T.R.A c'est-à-dire que l’on connaît que les
initiales de chaque membre et que ces initiales mises côte à côte donnent
U.L.T.R.A. D’abord l’artwork et le design ont été réalisés par Kuba Sokólski et
sont en noir et vert clair. Les formes presque abstraites se marient très bien
à la musique d’Entropia. Entropia fait du Black/Sludge/Post-Metal et ce type de
metal est clairement affiché dans le layout. Oui car si les groupes de black
metal ont un layout en noir et blanc, Entropia souligne son côté black / sludge
par cette alternance de noir et vert clair. De même les images dans le livret
soulignent un caractère psychédélique aussi grâce à cette bichromie et à des
formes étranges et monstrueuses.
dans une note manuscrite d'Einstein datant du 1er avril on a trouvé la formule chimique d'UFONAUT
Musicalement Entropia est l’un des meilleurs albums que j’ai pu
écouter dernièrement. La production est parfaite et met vraiment en relief tous
les instruments. La voix est mixée en deçà des autres instruments et ceci à une
première écoute s’avère déstabilisant. Par contre une fois que l’on multiplie
les écoutes on trouve que cette voix qui « vient de loin » se trouve
parfaitement à l’aise dans l’ensemble. Dans ce côté "post / sludge", une voix
sous mixée se taille une place différente à celle que l’on a l’habitude d’écouter
et le résultat est très intéressant. Ne nous trompons pas quand même : la
base d’Entropia est et reste le black metal avec ses tempi très rapides et ses
blast beats. A cette base se rajoutent des moments plus sludge ou progressives
qui sont aussi teinté de psychédélisme comme sur le titre Mandala. Il y a de l’Avantgarde
dans l’air un peu à la Deathspell Omega ou à la Dødheimsgard. Le clavier est
présent mais pas omniprésent en sachant doser dans les atmosphères et les
ambiances mais aussi en se faisant symphonique comme sur le titre Paradox.
Green Jewel Case CD - Ltd. Ed.
Le principal mérite d’Entropia est celui de créer un mur sonore de
musique extrême qui flirte de façon admirable avec des expériences, que ce soit
la voix, le clavier, une progression à la rock des années ’70 ou encore des
pans progressives qui rendent les titres jamais banals. Il y plusieurs
compositions « à tiroirs » qui nécessitent plusieurs écoutes pour
être apprivoisées et qui à chaque écoute révèlent des nuances au niveau de la
composition.
Entropia avec Ufonaut signe un deuxième album très abouti, innovateur,
original et puissant. Un album qu’il faudrait écouter et acheter puisqu’il
semblerait être un bon candidat parmi les 10 meilleurs albums de cette année.
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