Obsession - Century of Decadence (2017)
Thrash metal / self-released
Obsession est un groupe de thrash metal français actif depuis quelques
années et originaire de Lons-le-Saunier en Bourgogne-Franche-Comté. Son premier
album qui se nomme Century of Decadence
est disponible depuis la mi-décembre dernière en format cd et numérique sur
Bandcamp. D’abord il s’agit d’une autoproduction très réussie qui a un goût de
terroir. Pour le mixage et le mastering de cet album le groupe a collaboré
activement avec Olivier Didillon,
technicien son et musicien responsable du Record’did Studio. Il faut savoir que
Record’did Studio qui se vaut d’un petit studio de 50m², en plein cœur de la campagne Bressane, se
trouve dans un lieu calme, idéal pour l’inspiration et le travail sans pression
et que le but cherché est celui d’obtenir un résultat vrai et non pas fabriqué
de toutes pièces par un simple logiciel. Mission accomplie puisque Century of Decadence est un album réussi
et aux antipodes des productions "au son en plastique" qui sont de plus
en plus présentes aujourd’hui. Obsession produit lui-même son album avec le
soutien de Live4this, une association loi 1901 dont l'objet est de promouvoir
la culture musicale et ses dérivés ; créer le lien avec le public local ;
donner accès et valoriser la culture sous toutes ses formes, essentiellement en
milieu rural, dans les villes isolées et les agglomérations multi communales.
Live4this souhaite démocratiser la culture musicale en organisant des concerts
"de proximité" avec une programmation de qualité. Cette entente avec
Live4this permet une bonne promotion de l’album au niveau local. Obsession
a donné plusieurs concerts chez soi mais aussi au Rock’n Eat de Lyon et
il est de plus en connu dans l’underground et il commence à être l’une des valeurs sures
dans le thrash hexagonal.
Le groupe est formé par Antoine Bichet : Chant / Laurent « Cachou »
Poiblanc : Drums / Christophe « Boomer » Louvat : Basse / Alexis Clermidi :
Guitare / Stéphane Lavandier : Guitare
Comme dit précédemment, Obsession est actif depuis des années et on
peut résumer sa bio en disant qu’il naît en 1995 comme un groupe de reprises de
Metallica, Slayer, Megadeth, Judas Priest, Black Sabbath et beaucoup d’autres.
Après de nombreux changements de line-up et suite au décès de Greg, leur
chanteur, en 2009, Steph, guitariste d’origine passe au chant. La formation
restera à quatre jusqu’en 2015 avec près d’une centaine de concerts. En mai
2015, l’arrivée d’Antoine au chant permet au groupe de reprendre la forme d’un
quintet et de devenir un groupe à part entière de pur thrash metal old school.
L’album Century of Decadence de 2017 est le fruit donc d’un travail de longue
haleine qui salue la cohésion et le dynamisme d’Obsession.
Musicalement Century of Decadence est une tuerie du début à la fin. Stoned
World ouvre les hostilités avec un mid tempo ravageur au riffing serré emprunté
à ce que la Bay Area a fait de mieux. Le son est puissant, moderne, avec une
très bonne dynamique. Un break central accélère le tempo avant d’ouvrir sur un
solo très inspiré. Dans le titre Century of Decadence (titre qui donne le nom à
l’album), Obsession fait un choix intéressant: pendant le refrain, la guitare
rythmique reste en retrait alors que la soliste effectue des harmonies. Ces harmonies
sont rehaussées par le chant d’Antoine et cela donne une bonne dynamique au
titre. De plus le break central renvoie directement à Slayer (période Season in
the Abyss / Reign in Blood). Que du bon.
Social Disorder s’ouvre avec un très bon riff rapide et mélodique.
Dans la simplicité de ce titre – qui passe comme une lettre à la poste –
Obsession réunit plusieurs composantes du meilleur du thrash metal : riffs
acérés et mémorisables, soli endiablés, rapidité d’exécution, titre à tiroir.
Et on redemande.
Chas Division est la perle, à mon humble avis de cet album. Le titre s’ouvre
par un arpège aéré par un solo de guitare. Mélodique et mélancolique à la fois.
Ensuite le titre explose avec un riff bien crade et bien heavy metal. Encore
une fois le chant d’Antoine fait de merveilles évoluant à l’aise entre ton
grave et plus aigu. Le solo est étincelant avec une belle part de tapping. Le titre
se termine par un crescendo et se clôt par un court arpège.
Le break d’Absolute War est très efficace et ses open chords sont la
base idéale ou un très bon solo se taille la part du lion.
L’album se termine par un trio de titres d’enfer. D’abord Order of the
Temple se présente comme très articulé et abouti et me fait penser à The Keeper of
the Holy Grail de Grave Digger mais en version « sur vitaminé ».
Ensuite Red Prince est le titre le plus rapide de l’album et on a un écho d’Exodus
et Kreator de la période ’80-’90. Encore un break mais cette fois acoustique
avant de reprendre de façon plus musclée et harmonique toujours avec cet excellent
travail en rythmique et soliste. Homeless Children - qui a un écho très ancré dans la Bay Area à
partir de groupe comme Athrophy ou Defiance - clôt de façon réussie ce premier
album.
Il faut saluer la prestation de tout le groupe qui est vraiment
remarquable : à partir du chant d’Antoine, le superbe travail de guitare
proposé par le duo Alexis / Steph et la colonne vertébrale solide et huilée
formée par la basse de Boomer et la batterie de Cachou. Le groupe tourne beaucoup et je vous
invite à aller le voir en live, d’autant plus qu’en ce moment il propose aussi
de nouveaux morceaux qui figureront vraisemblablement sur un prochain album.
Score 10/10
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