The Black Sorcery - Wolven Degrade (2019)


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The Black Sorcery - Wolven Degrade (2019)

Krucyator Productions

Black / Death / Grind


J’avoue que je suis passé à côté de ce groupe énorme à la sortie de son premier album .​.​.​and the Beast Spake Death from Above en 2018 et toujours via Krucyator Productions. Mais j’ai vite rattrapé mon retard. J'ai fait un tour sur le store de Krucyator Productions et j’ai constaté que la cassette et le cd étaient épuisé (et c’est plutôt bon signe) et j’ai dû me rabattre sur le digital. AHHHHHH, j’en souffre profondément…car si vous suivez le blog vous savez que selon mon point de vue le streaming c’est le mal, le digital un support, le physique et surtout la cassette – c’est la vie.


La vie est bizarre d’ailleurs puisque même si le premier album .​.​.​and the Beast Spake Death from Above est épuisé, il s’est tapé quelques sales notes sur certains sites / webzines. Bref autant dire que tout ce que vous lisez n’est pas écrit dans le marbre et il faut se faire toujours son propre avis. Et cela vaut aussi pour ce blog. Lisez mais faites-vous toujours votre propre avis.


Bref pour un rapide retour en arrière et je cite la conclusion de la chronique que La Horde Noire avait faite de ce premier album : « On ne sort pas indemne de sa pénétration un peu rude, les cavités labourées, écartelées par une hampe grumeleuse et démoniaque. Emissaire d'un black death caverneux et explosif tout ensemble, The Black Sorcery enfante avec ... And The Beast Spake Death From Above un méfait séminal croûté d'une lourdeur malsaine qui associe bestialité et précision technique. »


Voilà, remis les compteurs à zéro, nous pouvons commencer. The Black Sorcery sort son deuxième album Wolven Degrade toujours via Krucyator Productions mais cette fois pas de cassette. Et si la destruction était bien bonne avec son premier opus, alors là avec Wolven Degrade elle devient totale. Le groupe, originaire d’Alberta en Canada, est toujours formé par Manås Reaver (batterie), Ghast (guitare), Parageist (guitare), Lörd Matzigkeitus (chant). Ces quatre lascars officient aussi et ont officié dans d’autres groupes extrêmes et je vous mets le lien à la page de metal-archives pour que vous y alliez jeter un coup d’œil.

On disait destruction totale car Wolven Degrade est un album sans compromis et qui ne fait pas de prisonniers. Soit on y adhère, soit on le rejette. Un groupe qui pourrait s’approcher au travail de The Black Sorcery est Archgoat mais vraiment sans plus. En effet The Black Sorcery est un groupe radical qui va à la source même de la noirceur. Je pense que la meilleure idée est celle de s’imaginer un black metal caverneux mélangé à un death metal très proche du grind. C'est-à-dire des riffs rapides, incisifs mais pas élaborés qui comme vagues effrénées vous submergent. Le chant d’ailleurs n’est plus lié au black ou death mais va carrément piocher au chant guttural du grind à la Napalm Death période Lee Dorrian (1987-1989). Et l’approche au grind ou à un black/grind est encore plus frappante si vous pensez que cet album est très court (même pas une demi-heure pour dix titres).  The Black Sorcery est ravageur d’autant plus que ces titres sont rapides, noires, sans fioritures avec de solos rares et fulgurants. Le chant ou le cri guttural est omniprésent. La production est minimale et inexistantes. Les guitares sont lointaines par rapport à la batterie et la voix. Le tout fait penser aux productions raw du black metal scandinave mais surtout – à mon humble avis – aux premières productions de dungeon synth, celles qu’aujourd’hui on appelle ‘old school dungeon synth’ où le son et l’atmosphère de la crypte son bien présentes. 

Si à tout cela on rajoute la (sublime) pochette de Jenglot Hitam et le sigil de Sang Ho Moon on pourrait penser que le The Black Sorcery est un groupe sataniste comme tant d’autres dans le black metal. Oui et non. Si on reprend du début le black metal proposaient des layout en noir et blanc surtout parce que c’était des photocopies en noir et blanc et donc faciles à réaliser dans une dynamique DIY chère à ce mouvement. Ensuite on a gardé des pochettes en noir et blanc et on a commencé à rajouter des touches de couleur rouge ou à utiliser l’alternance du noir et du rouge. Je pense à des groupes comme Manzer ou Taggarik ou Profane Order. The Black Sorcery propose un visuel en noir et blanc avec son logo en violet et en plus le livret a l’air très sobre en blanc marbré. Ce sont des choix qui indiquent une rupture de la tradition et une continuité (les textes en gothique par exemple). Pareil pour le sigil, il a l’air satanique (le trident au sommet par exemple) mais en consultant des grimoires je n’ai pas trouvé d’analogies. Encore une fois je trouve une rupture dans la continuité. Et pour terminer je vous présente encore une supposition. En effet mon anglais est très faible et je trouve les textes assez travaillés et dans un anglais plutôt littéraire, chose assez rare et que je me dois de souligner.  Et si je comprends bien il s’agit d’un concept album lié aux thèmes de destruction et régénération.

The Black Sorcery propose avec Wolven Degrade un super album. Pas du tout facile d’accès, mais je crois que ce n’était pas dans les intentions du groupe. Par contre et je pèse mes mots, il s’agit d’un album extrême, perturbant, dérangeant et qui nécessite que l’auditeur se prête au jeu.
Bonne écoute !

Score 9/10

cd / digital via Krucyator Productions : https://krucyator.bandcamp.com/album/wolven-degrade

lp / digital :  via Appalachian Noise Records : https://appalachiannoiserecords.bandcamp.com/album/wolven-degrade




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