Pogavranjen - Jedva čekam da nikad ne umrem (2016)
Arachnophobia Records
Pogavranjen est un groupe de black metal ou mieux de post black metal
/ avant-garde croate actif depuis 2008. Originaire de Zagreb avec « Jedva
čekam da nikad ne umrem » que l’on pourrait traduire par « Regarder
plus loin pour ne pas mourir » publie son troisième album via le label
polonais Arachnophobia Records. Dans ce cas particulier Pogavranjen utilise une
base black metal sur laquelle va expérimenter et greffer des influences jazz,
progressives, psychédéliques même. Cette envie d’expérimentation on la trouve
aussi dans le nom même du groupe Pogavranjen qui en croate n’existe pas. En
effet le groupe a inventé ce terme pour indiquer quelqu’un qui s’est transformé
en « corbeau », un « homme-corbeau » donc.
Pogavranjen utilise le black metal pour en explorer les limites de se genre et les
repousser. D’un côté il fait ceci en utilisant d’autres instruments comme le
clavier, les synthés, trompettes et trombones avec un côté jazz en roue libre.
De l’autre Pogavranjen sort des titres longs qui n’ont plus la forme classique
de couplet / refrain.
On se trouve alors face à un album déstructuré qui peut rappeler des
formations avant-gardistes telles que Solefald, Ephel Duath, et surtout Arcturus.
La voix d’Ivan Eror est malsaine mais pas écorchée dans le sens d’un chant
grunt ou growl. C’est une voix malade qui exprime une noirceur réelle et bien
enracinée. Le line up est grand : Matej Pećar - Guitars, Bass, Niko Potočnjak -
Guitars (lead), Denis Balaban – Guitars, Marko Domgjoni - Keyboards, Synths,
Bass, Ivan Eror - Vocals, Stanislav
Muškinja –Drums et à tout ce monde il faut rajouter les invités qui sont :
Igor Mihovilović - Samples, Ambience, Ivan Perković – Trumpet, Roko Vidaković –
Trombone. Tout ceci pour dire que Pogavranjen plus qu’un groupe est une sorte
de collectif.
Il faut plusieurs écoutes pour commencer à apprivoiser cet album qui
est vraiment riche et étrange.
La musique est souvent répétitive une sorte de serpent qui se mord la
queue ou une sorte de dinosaure qui revient systématiquement sur ses pas. Mais
même dans ce déroulement en spirale il y a des variations qui se présentent de
temps à autres et elles enrichissent des atmosphères qui semblent – en
apparence – dépareillés. Les guitares, la composante électronique, les synthés
forment un tourbillon qui évolue constamment en laissant toujours en toile de
fond une certaine noirceur et solennité. Ce côté on le voit de plus en plus
mais à condition de multiplier les écoutes.
Le mot qui vient à l’esprit est « mantra ». Oui en quelque
sorte Pogavranjen fait une sorte de musique ‘spirituelle’ c’est-à-dire de la
musique teintée de sacré qui revient sur elle-même pour dévoiler sa valeur et
sensibiliser à la médiation. Côté texte Pogavranjen fait un tour de force puisque
le titre Keres peut faire penser à la mythologie grecque ou au fleuve qui
côtoie la Hongrie et la Serbie. Vu qu’il s’agit d’un titre instrumental, les
deux interprétations sont possibles. Maitreya va chercher dans la philosophie bouddhiste
tandis que Xolotl va chercher dans la mythologie aztèque. Le titre Kalpa nous
amène au védisme et Olam Ha-Ba est l’une des croyances du judaïsme et Parahoma
apparemment désigne un élixir de vie, selon ce que j’ai pu comprendre.
Pogavranjen depuis sa création en 2008 n’a pas cessé de grandir et cet
album Jedva čekam da nikad ne umrem est la preuve de son talent et de sa grande
forme.
Score 9/10
Arachnophobia Records
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Pogavranjen - Jedva čekam da nikad ne umrem (2016) |
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Pogavranjen - Jedva čekam da nikad ne umrem (2016) - 6 panels cd |
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Pogavranjen - Jedva čekam da nikad ne umrem (2016) - cd + insert |
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