“It’s utterly bone-cracking and brain-pulping, with vicious riffs churning amidst a miasma of doomed atmosphere and horrific vocals proclaiming something unspeakable." NO CLEAN SINGING
Blind Guardian - Wacken Open Air 2016 00:01:10 - The Ninth Wave
00:11:23 - The Script for My Requiem
00:18:08 - Nightfall
00:24:21 - Fly
00:30:27 - Tanelorn (Into The Void)
00:36:49 - The Last Candle
00:45:00 - The Lord of the Rings
00:49:29 - Time Stands Still (At The Iron Hill)
00:55:03 - Time What Is Time
01:01:29 - Imaginations From the Other Side
01:08:25 - Twilight of the Gods
01:14:13 - The Bard's Song (In the Forest)
01:18:21 - Mirror Mirror
01:24:10 - Valhalla
Après sa création en 2008, après nombreux live, split et Ep, après le premier album Light of the Wreckers sorti en 2013, Manzer propose en 2016 son deuxième album nommé Beyond the Iron Portal. Si vous avez lu mes chroniques sur Manzer vous savez déjà tout le bien que j'en pense. Sinon voici un résumé : ce n'est pas joli, ce n'est pas propre; c'est magistral.
Manzer reprend la formule qui fait sa force et sa renommée dans l'underground c'est à dire qu'il puise dans la musique 'old-school' comme Venom, Motörhead, Sabbat, Mercyful Fate. Cette inspiration des années '80 est mixée avec un goût pour la mélodie de la NWOBHM et surtout le mélodie d'Iron Maiden. Manzer est rock and roll dans sa démarche jusqu’au-boutiste et anarchiste / punk. On ressent la transpiration et l'alcool et on perçoit clairement que le groupe s'amuse en studio et en live (il suffit d'écouter les nombreux live existants).
On a parlé de groupe et voici les détails du trio : à la batterie et voix on trouve Shaxul (qui est d'ailleurs l'auteur de tous les textes), à la basse et backing vocals on trouve Fëarann et à la guitare Hylde. Manzer a changé de guitariste dans le temps : on a eu Xavier (2008-2011), ensuite Romain (2011-2014) et depuis Hylde. Il est intéressant de constater que même avec ces changements de guitariste, on reconnaît la "patte" Manzer rapidement. Ceci montre à quel point ce groupe est uni et soudé.
On trouve des éléments de continuité dans cet album et certaines nouveautés. D'abord la mascotte du groupe, l'âne Ebalus est toujours présent sur la pochette et il se présente comme le gardien du "portail de fer". Encore une fois l'artwork a été réalisé par Sickness 666 et les photos par Nath. Par contre cet album a été enregistré à Le Caveau Studio par Fog alors que son prédécesseur - Light of the Wreckers - avait été enregistré au Echoes Studio par N°6. Comme sur l'album précédent, ce Beyond the Iron Portal présente un titre instrumental. Dans ce cas il se nomme 890. pour finir, un autre élément de continuité est le titre Màetre é Cunpagnun; ce titre est chanté en « Parlanjhe » c'est-à-dire en poitevin-saintongeais qui est la langue régionale parlée dans le centre-ouest de la France. Manzer a l’habitude de chanter un morceau par album en Parlanjhe.
Les nouveautés sont minimes - on ne change pas une équipe qui gagne - d'abord l'album s'ouvre avec l'instrumental Open the Portal; ce titre est une très bonne mise en bouche et on ne peut ne voir un échos des titres The Ides of March / Genghis Khan d'Iron Maiden. Open the Portal est directement liée au titre Torment of the Strix à tel point que l'on pourrait penser à une seule et même chanson. Ce sentiment est donnée par le fait qu'il n'y a pas de blanc entre les deux titres et du fait aussi que nous avons la version en cassette et du coup les titres s’enchaînent. L'autre petit changement est le sentiment que Manzer cette fois privilégie un brin les mid-tempos. Certes le groupe va droit au but comme d'habitude avec force et furie mais il est vraie que la "couleur" générale est plus "posée" que sur Light of the Wreckers.
On ne va pas faire une chronique titre par titre. Ici on ne jette rien. On va juste dire que parmi tous les titres, dès la première écoute Torment of the Strix vous surprend par ses changement de tempo et ses breaks mélodiques; que l'instrumental 890 vous ramène à Maiden période Paul di' Anno; que le refrain de Nuclear Necropolis vous reste en tête et ne sortira pas de sitôt; que Beyond the Iron Portal et Hard Metal Jackhammer ont une bonne dose de violence et de force et que une fois l'album finit, il vous faut appuyer à nouveau sur la touche "play".
Beyond the Iron Portal est sorti en cd et Lp et digital via Armée de la Mort Records. Ensuite il est sorti en cassette via Infernö Records et cette édition présente comme bonus la cover d'Iron Maiden Wasted Years. Les fans de Manzer auront déjà écouté Wasted Years en live aux concerts ou aussi sur le cd live du groupe nommé Pictavian Invasion in India & Nepal sorti en 2015. Beyond the Iron Portal est sorti aussi sur le marché nippon via le label Zero Dimensional Records. On a envie de dire que peu importe le format, pourvu que vous vous procuriez cet album.
Après sa création en 2008 et après nombreux live, split et Ep, Manzer
propose en ce 2013 son premier full-lenght nommé Light of the Wreckers. Pour un
récapitulatif relatif à ses premiers années et sorties je vous renvoie à cette
chronique : http://metallifer.blogspot.fr/2017/06/review-manzer-pictavian-chronicles_3.html
Manzer est formé par Fëarann -
Bass, Vocals (backing), Shaxul -
Drums, Vocals et Romain – Guitars. Tout le monde a participé à l’écriture des
musiques (Fëarann pistes 1/2/7, Shaxul pistes 4/5/9, Romain pistes 3/8), les
trois ont écrit la musique du titre instrumental Pictavia, et Shaxul s’est occupé de tous les
textes et du titre Manzer. L’artwork a été réalisé par Sickness 666 et les photos par Nath.
WAGHENAER, Lucas Jansz. The sea coastes of
the landes of Poyctou and Bordeaux, Amsterdam, 1588 - 1605
Il ne s’agit pas d’un concept album mais l’artwork et le layout du cd
tournent autour du titre – qui donne aussi le nom à l’album - Light of the
Wreckers c'est-à-dire la Lumière des Naufrageurs. Ebalus, l’âne mascotte du
groupe, trône sur la pochette habillé en pirate avec une lanterne dans une main
et des têtes coupées dans l’autre. A ses pieds gisent des cadavres, un coffre
au trésor et au loin un bateau s’échoue. Le livret va dans le même sens avec
une carte ancienne des côtes du Poitou. On trouve aussi les textes et des
photos du groupe. Voici la Lumière des Naufrageurs : un naufrageur est une
personne qui provoque le naufrage ou l'échouage d'un
bateau pour le piller, en l'attirant sur une côte dangereuse par de faux
signaux. Le long des côtes les plus dangereuses ces naufrageurs utilisaient plusieurs
moyens pour faire échouer un navire comme éteindre les vrais phares, allumer
des feux, mettre une lanterne au coup d’un animal (comme un bœuf), ou encore
attacher une cloche au cou d’un animal – comme une jument – et les navires interprétaient
le son de cette cloche pour le son de cloche d’une bouée. Une fois le navire échoué, celui-ci se faisait piller.
voici une source d'inspiration
Musicalement Manzer fait de la très bonne
musique. Écoutez par exemple Le
Boufe-Churai c’est du heavy metal à l’état pur. Le Boufe-Churai est un titre chanté en « Parlanjhe » c'est-à-dire
en poitevin-saintongeais qui est la langue régionale parlée dans le
centre-ouest de la France. Manzer a l’habitude de chanter un morceau par album
en Parlanjhe.
Si on veut nuancer on pourrait dire que Manzer joue du black metal old
school avec un œil sur les mélodies à la Maiden. Les thèmes sont Satan, la rébellion,
l’alcool, le Poitou et les échos sont Motörhead, Venom, Mercyful Fate, Iron
Maiden, Bulldozer, Sabbat, Abigail. C’est du black metal puissant, raw, mais
avec toujours un sens aigu pour le bon riff et la mélodie, celle-ci explose surtout
pendant les refrains et les solos de guitare. Bref un groupe intègre,
underground, fier de ses racines.
Pour terminer il faut encore noter la présence du titre Manzer qui célèbre
le groupe avec un parallélisme entre le compte Ebalus Manzer, compte de
Poitiers et fils illégitime donc bâtard, et Manzer; c'est pour cette raison que les membres du groupe
qui s’inspirent de ce compte, se définissent eux-mêmes comme Pictavian bastards et Manzer - Counts of Pictavia, Manzer - Mighty
lords of war.
On remarquera aussi le très beau titre instrumental Pictavia qui met en
valeur spécialement les harmonies de guitare, les lignes de basse et de
batterie et qui se clôt par un écho du titre Transylvania de Maiden. Un album à se procurer.
Arafel (nom qui signifie « brouillard »
en hébreu) est un groupe de black / folk israélien qui avec ce full-length For
Battles Once Fought affiche trois albums au compteur en treize ans d’activité.
En effet Arafel avait démarré à vive allure en 2003 avec The way of defender et
en 2005 avec Second Strike: Through the Flames of the Ages. Ces albums ont
permis au combo de se constituer un groupe de fidèles mais depuis Arafel
somnolait sur son statut de groupe underground. Puisque seulement Leshii (batterie)
et Felius (guitare) sont restés dans l’aventure depuis le début, il est légitime
de se poser la question suivante : « est-ce que ce For Battles Once
Fought avec l’arrivé de Helge Stang (ex Equilibrium) à la voie, Roman (Deface)
à la basse et Nasha (Anora Dimentia) au violon permettra à Arafel de se révéler
et de jouer dans la cours de grands ?
Dès que l’on met la galette dans
le lecteur on a droit pendant une minute et demie à une intro atypique :
bruits de combats d’épées, bruits de sabots de chevaux qui galopent, cris et
hurlements de douleur et surtout surtout surtout le bruit des entrailles des
gens étripées qui tombent par terre. Tout cet aspect de guerre monte jusqu’à la
musique qui démarre fort, très fort : on est sur ses
rotules, écrasés par une déferlante, un mur sonore qui se déverse sur nous. Et
ce sera ainsi jusqu’à la fin de l’écoute. Enorme. Petit bémol la clôture de ce
titre Sword's Hymn avec une atmosphère de calme après la bataille est un peu
téléphonée.
On est loin des groupes
« viking metal » tels qu’Amon Amarth, Seawolves ou Heathen
Foray : pour eux mélodie et puissance se marient tout au long de leurs
compositions. Ou encore on est loin de la brutalité mitigée par des
orchestrations moyenâgeuses de groupes tels qu’Equilibrium, Eluveitie ou
Folkearth, ici il n’y pas d’orchestration, pas de choralité : un clavier,
parfois le violon, donnent un sentiment de profondeur, de mise en relief des
compositions, seulement pour en accentuer la force et l’impact.Kurgan exprime bien se lien entre la mélodie
et la puissance black d’Arafel : un violon démarre le titre en douceur et
le « grunt » caverneux du début de 12 secondes nous remet sur nos
genoux (encore une fois). Kurgan avec ses accélérations et son solo tout en
douceur est un titre certes extrême mais qui fait mouche dès la première
écoute.
Il faut signaler deux
compositions qui sortent du lot : The Last Breath of Fire est un titre
instrumental assez rapide et réussi avec des touches (je dis bien des touches)
folk. Si Im Feld et Wolf's Hunt ne rajoutent rien à ce que l’on a dit, le
dernier titre, Death of Archaic World,clôt d’une façon réussie l’album. On retrouve ici présent –enfin- le côté
folk, celuiqui restait en toile de fond
pendant l’écoute de la galette. Finalement les musiciens se lâchent et à coté
du violon on entend du sitar et les thèmes repris par les grattes sont vraiment
folkloriques et traditionnels. Certes dans le genre la liste des groupes qui
nous offrent ce type de son est très longue, mais ce titre trouve toute sa
place dans ce For Battles Once Fought.
Vous l’aurez compris donc que le
viking, folk, pagan, black (et les étiquettes sont bien nombreuse) est à la
mode et les labels se jettent sur cette poule aux œufs d’or, néanmoins Arafel
poursuit sont chemin et s’il ne révolutionne pas le genre, il reste sobre,
compact, carré et très paisible à l’écoute.